Tellement si reconnaissants

S’agit-il d’une phrase grammaticalement incorrecte ou d’une expression précise de reconnaissance?

Amoete Family
La Famille Almoete

« Louez l’Éternel, car il est bon, car sa miséricorde dure pour toujours ! » (Psaumes 136:1)

Mon premier dimanche dans la paroisse Don Mills, dans le pieu de Toronto, c’était aussi le premier dimanche pour un frère des Philippines qui venait tout juste d’arriver au Canada pour rejoindre sa famille, après avoir passé de nombreuses années loin des uns des autres. C’était également le dimanche de jeûne. C’est là où j’ai entendu pour la première fois la phrase [traduction] « Nous sommes tellement si reconnaissants. » On pourrait bien penser qu’il s’agit d’une erreur grammaticale faite par quelqu’un qui apprend l’anglais. En vérité, cette phrase a toute une belle signification.

Elder Bednar
Elder David A. Bednar

Elder David A. Bednar a également entendu cette phrase spéciale lorsqu’il était aux Philippines en 2017. Dans un article qu’il aurait partagé sur sa visite, un missionnaire au Centre de formation des missionnaires des Philippines a expliqué la phrase. « Nous sommes tellement si reconnaissants » est une expression ordinaire que prononcent les Philippins quand nous prions. Nous utilisons le terme « tellement si reconnaissants » pour illustrer l'intensité et la reconnaissance chaleureuse des bénédictions abondantes. (“We Are So Much Thankful,” Church News, March 27, 2017) (Ce document en français n’est pas disponible sur le site français de ChurchofJesusChrist.org).

En 2020, Président Russell M. Nelson a enseigné, « Au cours de mes 96 années de vie, [...], j’ai appris qu’il vaut bien mieux compter nos bénédictions que raconter nos problèmes. Montrer de la reconnaissance pour les privilèges que nous avons, quelle que soit notre situation, est un remède qui agit rapidement et dont les effets spirituels sont durables. Est-ce que la reconnaissance nous épargne de la peine, le chagrin, la tristesse ou la douleur? Non, mais elle nous épaisse. Elle offre une meilleure perspective du sens et de la joie même de la vie. » (Russell M. Nelson, #RendreGrâces. Le pouvoir guérisseur de la reconnaissance, 20 novembre 2020)

Amoete Family
Laarni accueille son mari Maurice et leurs deux fils au Canada

Rencontrons la famille Almoete

En ce jour d’Action de grâces, lisez l’histoire de Maurice et de Laarni Almoete et de leur famille, qui demeurent dans la paroisse de Toronto. Ils montrent ce qu’il signifie d’être « tellement si reconnaissants ». Ils sont des beaux exemples de ce que c'est d’avoir un cœur reconnaissant, peu importe les circonstances.

La famille Almoete, qui vient des Philippines, ne croyait jamais en la possibilité d’immigrer au Canada. Sœur Laarni Almoete est arrivée au Canada le 27 avril 2014 pour travailler comme bonne d’enfants et travailleuse en soins à domicile. Les gens étaient extrêmement gentils envers elle, mais malheureusement, elle a dû quitter son mari et ses deux fils aux Philippines.

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Laarni écrit [traduction] « J’étais très heureuse d'être déjà arrivée ici au Canada. D’abord et avant tout, je n'ai pas témoigné des actes discriminatoires. Mon employeur m’a traitée comme membre de sa famille. J’ai eu ma propre chambre, j’ai bien mangé, et j’ai eu deux jours de congé par semaine que je n’ai jamais eus à Hong Kong [où elle a travaillé avant de venir au Canada]. Ce qui m’a marqué le plus, c’est de voir les familles qui faisaient des pique-niques au parc et qui mangeaient ensemble avec leurs enfants. J’ai remarqué énormément d’amour et de joie en elles. »

Mais Laarni s’ennuyait de sa famille. Elle a ensuite connu une épreuve extrêmement difficile quand elle a reçu un diagnostic de cancer qu’elle a dû traverser seule ici au Canada. Elle reconnait le fait que le Seigneur a été super gentil avec elle tout le long de cette épreuve et elle était très reconnaissante d’avoir été au Canada pour recevoir les traitements requis. Elle a pu faire une demande de résidence permanente pour sa famille et en date du 4 mars 2017, elle a été réunie avec ses deux fils et son mari.

Family

Laarni accueille son mari Maurice et leurs deux fils au Canada en 2017

Vivre au Canada était pas mal difficile pour la famille Almoete, car elle avait du stress financier en plus de leur transition en famille, après avoir été séparée pendant de nombreuses années. Bien qu’elle soit reconnaissante de son emploi, Laarni a reconnu que son travail se répercute sur le temps passé avec ses deux fils. De plus, elle a pu compléter, avec succès, ses cours en services de soutien à la personne et a obtenu son diplôme en Administration de cabinet de médecin. Il a fallu tout reprendre à zéro ici au Canada afin de faire vivre leur famille, même si Laarni et Maurice avaient des carrières bien établies au foyer dans les Philippines.

Ils ont pu faire la demande pour leur citoyenneté canadienne, qu’ils ont eue en 2022. Ils expliquent que, [traduction] « le jour où nous avons participé à la cérémonie de prestation de serment en ligne, nous étions tellement heureux, mais pas aussi heureux que nous étions le jour où nous avons reçu notre passeport canadien. C’était comme si tous les difficultés, épreuves, défis et charges que nous avons témoignés avaient été enlevés de nos épaules. Enfin, après 10 longues années, nous réalisons nos rêves. Nous ne croyions jamais voir le jour. »

Depuis qu’ils ont reçu leur citoyenneté, ils ont eu l’occasion de retourner chez eux aux Philippines pour visiter leur famille et pour amener la mère de Laarni au Canada pour la soigner.

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Maurice and Laarni and their family on the day of their citizenship ceremony

Tellement si reconnaissants du Canada

Avec beaucoup d’humilité, Laarni écrit [traduction] « Canada est un pays magnifique. Il a aidé - et continue d’aider - les familles comme la mienne. Je suis très reconnaissante d'être ici. Si je pouvais remonter les aiguilles du temps, je choisirais toujours de venir ici, malgré toutes les épreuves que nous avons témoignées. Quand on nous avons demandé pourquoi nous voulions travailler à l’étranger au lieu de rester dans les Philippines, nous leur avons expliqué que nous voulions aider plus de monde. La vie dans les Philippines est bien difficile. J’y travaillais comme infirmière et mon mari y travaillait comme enseignant dans le système scolaire public, nous ne pourrions jamais y avoir la qualité de vie que nous désirerions, surtout pour nos enfants. Ici, au Canada, nous vivons toujours d'une paie à l'autre, mais les conditions ici sont bien meilleures. Je vois ici un meilleur avenir pour mes enfants, espérons-le, et une meilleure chance d’aider non seulement notre famille, mais nos proches et les gens qui sont proches de nous qui sont vraiment dans le besoin. Nous ne visons pas les richesses ici ; nous voulons tout simplement aider plus de monde.

Notre façon de dire merci au pays, nous faisons de notre mieux pour vivre de façon juste et productive ici au Canada. Nous sommes tous les immigrés ici, mais le Canada nous a accueillis chaleureusement et nous a soutenus. Nous allons toujours nous assurer que nous interagissons avec des gens de différents milieux sociaux, avec amour, affection et compréhension. Je suis fière de dire que je suis une citoyenne canadienne d’origine philippine. »