Parabole des talents

Parabole des talents

Dans le petit village montagneux de Roseto Valfortore, en Italie, la congrégation catholique faisait face à un dilemme. L’église Santa Maria où eux et leurs ancêtres se rassemblaient depuis plus de 700 ans se détériorait. Le toit coulait beaucoup et l’eau de pluie avait causé beaucoup de dommages à l’intérieur de l’église. Des membres de la paroisse avaient enlevé des tuiles de terre cuite et constaté que la structure sous les tuiles était également pourrie.  

En plus du défi que représentait la collecte de fonds auprès des habitants de ce village agricole en vue de restaurer ce sanctuaire communautaire, personne dans les environs ne possédait les compétences nécessaires pour reconstruire la bâtisse tant aimé. Le coût des réparations prévues dépassait les ressources des membres de l’église et de la collectivité. Il semblait bien que l’édifice traditionnel sacré voué à la perte.  
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Or, un des fils d’un habitant du village, Fausto Palumbo, et son épouse Margaret, de Toronto, en Ontario, se trouvaient dans leur maison à Roseto Valfortore. Ils ont appris la situation difficile des gens du village, qui ont demandé à M. Palumbo s’il pouvait les aider à recueillir les fonds nécessaires en s’adressant à la communauté italienne à Toronto. Même si les Palumbo désiraient aider ces gens, ils étaient conscients des défis que représentait cet effort international, mais ils avaient une grande foi.

Après avoir réfléchi, sœur Palumbo s’est dit qu’elle pourrait utiliser ses talents d’artiste. « Je vais peindre des représentations de Roseto Valfortore à partir des photos du village que nous avons, a‑t‑elle dit à son mari, et lorsque nous retournerons en Italie, je ferai d’autres peintures. Peut‑être que les Italiens qui vivent à Toronto achèteront des peintures de leur village natal, et nous pourrons utiliser l’argent recueilli pour aider à reconstruire l’église. »
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Les visites au village ont commencé et de belles peintures ont été réalisées. Au fur et à mesure que sœur Palumbo produisait des peintures, la demande augmentait à Toronto et aussi à Roseto Valfortore. « De plus en plus de gens habitant à Toronto me demandaient des peintures de leur maison ici aussi, affirme sœur Palumbo. Lorsque j’ai commencé à peindre, il y a eu un effet boule de neige et finalement, nous avons recueilli suffisamment d’argent pour réparer le toit de l’église. Mon mari s’est rendu en Italie avec les fonds recueillis et a pris contact avec des gens qui pouvaient effectuer les travaux de rénovation. Il est resté là‑bas jusqu’à la fin des travaux et il a pris beaucoup de photos. »

Au cours des années qui ont suivi, j’ai fait et vendu plus de peintures. Les efforts de sœur Palumbo ont donc permis de réparer aussi l’intérieur de l’église Santa Maria.
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« Des gens d’une revue en Italie ont réalisé une entrevue avec moi, indique sœur Palumbo. Lorsqu’elle a expliqué qu’elle était chrétienne, mais pas catholique, la journaliste a déposé son crayon. « Comment pouvez‑vous être chrétienne si vous n’êtes pas catholique », a‑t‑elle demandé. Je lui ai répondu : « Nous adorons le même Dieu et je vous aide à vénérer Dieu dans votre église alors que je le vénère dans la mienne. »

Ils m’ont demandé pourquoi je ferais cela pour leur église? Je leur ai répondu : « Si le Seigneur me donne un talent, je l’utilise pour sa gloire. Il m’a donné ce talent et, grâce à la reconstruction de votre église, je vous aide à adorer Dieu et c’est Lui que vous devriez remercier. Tout ce que nous avons, y compris les dons que nous utilisons viennent tous de Lui de toute façon. »

Un autre miracle devait pourtant se produire. Pendant de nombreuses années, sœur Palumbo avait essayé d’aider son mari à faire ses recherches généalogiques, mais chaque fois que le couple avait demandé au conseil paroissial à Roseto Valfortore pour faire des recherches dans les registres du village, on ne le leur avait pas permis. « Ils savaient que nous étions mormons, indique sœur Palumbo, et ils ne voulaient pas nous donner accès aux registres. »
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Après la production des peintures, lorsque les fonds provenant de leur vente ont été versés dans les coffres de la paroisse, les registres ancestraux des Palumbo ont été mis à leur disposition. « Ils m’acceptaient, affirme sœur Palumbo, et ils disaient ‘vous êtes des nôtres maintenant.’ Depuis ce temps, nous avons fait les ordonnances du temple pour trois générations de la famille de mon mari en Italie. »

Au cours de l’été 2013, la mère de Fausto Palumbo est décédée après avoir vécu avec le couple à Toronto pendant 15 ans. Les Palumbo ont ramené son corps dans son village natal, Roseto Valfortore, pour qu’elle y soit inhumée. Presque tous les habitants du village étaient présents aux funérailles, qui ont eu lieu dans la belle église restaurée de Santa Maria.