Vous vous sentez seul? Et bien, moi aussi!

La solitude est une épidémie au Canada. Selon Statistique Canada, plus d’une personne sur 10 au Canada se sent toujours ou souvent seuls. Quand on considère les gens qui vivent seuls, ce chiffre remonte à un sur quatre. (Enquête sociale canadienne (ESC) : La solitude au Canada, 24 novembre 2021).

Comme plusieurs émotions, la solitude a des conséquences physiques. Elle peut, en effet, augmenter [traduction] « le risque de décès prématuré de toutes les causes, un risque qui pourrait rivaliser les causes de tabagisme, d’obésité et d’inactivité physique. (CDC: “Loneliness and Social Isolation Linked to Serious Health Conditions”) (en anglais seulement)

La solitude va parfaitement bien avec la catégorie de l’évangile que l’on appelle « épreuves, adversité et tribulations ». Mais, elle a les caractéristiques, les causes et les remèdes qui lui sont propres. De temps en temps, elle mérite une attention particulière. D’abord, contrairement à la maladie, la mort ou l'extrême pauvreté, la solitude est carrément invisible. Une jeune mère entourée d’enfants d'âge préscolaire pourrait être seule sans une autre femme à qui elle pourrait parler. Un évêque qui passe plusieurs heures par jour à rencontrer et à travailler avec d’autres gens pourrait, lui-même, avoir besoin d’un ami. Une chose est certaine - la solitude est universelle. Tout le monde a souffert de solitude à un moment donné.

J’étais seule quand j’ai quitté le foyer de mes parents pour aller à l’université. J’étais seule comme une jeune femme quand je me retrouvais dans un nouveau village et dans une nouvelle paroisse. J’ai éprouvé de la solitude quand mon mari est décédé, non seulement à cause de sa perte, mais à cause de la perte des anciennes relations qui ont changées quand je suis devenue veuve.

Alors, si chacun d’entre nous a éprouvé de la solitude, pourquoi est-ce qu’il est si difficile d’avouer que « je suis seul »? Il y a quelque chose en nous qui nous fait croire que le problème, c’est nous. Nous ne sommes pas assez intelligents, nous ne sommes pas assez amusants, nous ne sommes pas assez aimables. Nous ne sommes pas tout à fait convaincus que nous ne méritons cette solitude.

J’ai une sœur précieuse qui a déménagé plusieurs fois à cause des obligations de travail de son mari. Elle est naturellement extravertie. Elle a appris à accepter une période de solitude dans une nouvelle ville; elle a découvert des moyens de faire de nouveaux amis dans de nouveaux endroits. Mais, elle se rappelle une nuit, quand elle a sangloté lorsqu’elle s’agenouillait près de son lit. Elle a prononcé les mots suivants, [traduction] « Père céleste, tes enfants se retrouvent dans un endroit qui n'est pas très amical ».

Notez les exemples des autres

Je ne suis pas experte dans le domaine, je ne suis pas psychologue, je ne suis ni conseillère si sociologue. Je ne connais pas de processus à trois étapes pour garantir que vous guérissez. Vous trouverez sur Internet de nombreuses sources fiables, comme les services de santé des gouvernements fédéral ou provinciaux, qui vous offriront des ressources et des suggestions. Le présent article a pour but de vous rassurer que les sentiments de solitude que vous éprouvez sont loin d'être rares, tout en vous donnant des exemples des individus qui doivent confronter la solitude. C’est écrit pour vous...pour tout le monde.

Dans un poste sur Facebook, un homme d’âge moyen a demandé, {traduction] « Comme adultes, comment est-ce que vous faites des amis? » Il y a de la solitude qui sous-tend cette question, pour laquelle il n’y a aucune réponse simple, claire ou facile. Chacune des solutions va nécessiter que vous vous tendiez la main à quelqu’un(e) - une étape qui est davantage plus simple pour certains que pour d’autres. Se tendre la main à quelqu’un(e) comporte forcément un risque.

Mes parents ont demeuré dans une région rurale pendant les premières 60 ans de mariage. Pendant tout ce temps, ils ont vécu dans la même maison et étaient membres de la même paroisse (même s’il y a eu des divisions géographiques et d’autres changements). Tout comme des tout petits villages, ils connaissaient tous les voisins et participaient ensemble à tous les événements - les petits comme les grands. Au début des années 1980, quand ils ont trouvé que leur terrain d’un acre et leur maison étaient un peu trop pour eux, ils ont déménagé en ville. « Oh non », je me suis dit. « Ils ont attendu trop longtemps, « Ils ne vont jamais faire d’amis ici maintenant ».

Mais, j'avais bien tort. Personne n'avait dit à ma mère que l’on ne partageait pas avec les voisins les gâteries que tu préparais chez toi, tout comme tu ne faisais pas le tour du quartier pour te présenter à la dame qui demeurait derrière la grande barrière en briques de parpaings qui donnait sur ton arrière-cour. Six ans plus tard, aux funérailles de ma mère, les voisins y étaient présents. L’un d’entre eux m’a dit, [traduction] « Avant qu’elle n'arrive dans le quartier, nous n’étions que des individus qui demeuraient sur la même rue. Mais, maintenant, nous sommes amis ».

Mais, il faut un certain type d’ami pour battre la solitude. Cela dit, plus de bons amis vous avez autour de vous, plus la possibilité pour vous de retrouver les amies sœurs que vous cherchez.

Un autre couple que je connais qui est dans la quatre vingtaine, m’a dit, [traduction] « Nous avons trouvé le courage pour livrer des invitations à chacun de nos voisins pour un repas-partage de jardin. » Et ils étaient étonnés d’apprendre que tout le monde y ont participé. Nous avons eu des porte-noms, avec le numéro de notre maison. Pour plusieurs d’entre nous, c’était ainsi la première fois que nous avons appris les noms des familles qui habitaient à côté de nous, ou à deux portes de chez nous, et même de ceux qui vivaient en face de chez nous. Tout le monde s’est mis d'accord que nous devions faire une telle rencontre une fois par année. Quand une famille déménageait du quartier, la femme ferait une visite chez tout le monde dans le quartier pour leur dire [traduction] « Et bien, notre famille déménage du quartier, mais nous aimerions revenir pour cette célébration annuelle ».

Mais…

Vous vous dites peut-être que de tels plans sont avantageux, surtout pour les extravertis, mais moi, je ne pourrais jamais faire cela. Et bien sûr que c’est plus faciles pour certains que pour d’autres pour faire cela. Cependant, nous pouvons tous faire un petit effort pour sortir un peu de notre zone de confort. Comme nouvelle veuve, c’était carrément impossible pour moi d’initialiser des événements sociaux, même si je n’avais absolument rien dans mon calendrier qui m'empêchait de le faire...c’est un peu désastreux, je l’avoue. Certains d’entre les mariés auraient été bien heureux de m’amener avec eux comme tiers inopportun, mais je n’étais pas convaincue que c’était une mauvaise idée et que ce n’était pas juste pour eux. J’ai établi alors trois règles pour moi :

1. Passer au moins 30 minutes par jour à lire les Écritures, à prier ou à méditer.

2. Passer au moins 30 minutes par jour à faire des exercices physiques.

3. Répondre « oui » à toutes les invitations.

J’ai trouvé ces trois principes importants, surtout dans les moments les plus difficiles. Mais, j’avoue que le 3e principe, en particulier, m'a énormément aidé. Certaines des femmes célibataires dans ma paroisse m’ont invitée à leur rejoindre voir un film avec elles, manger ensemble, visiter un parc pour chiens pour les accompagner à la frontière pour chercher des colis. Souvent, j’aurais préféré rester chez moi, mais au fur et à mesure que j'acceptais ces invitations, je ne devais plus me forcer pour y aller. Les amis que je me suis faits sont de longue durée.

Même un introverti peut se fixer l’objectif d’apprendre le nom de deux personnes chaque dimanche, et de parler avec deux personnes chaque semaine. Quand quelqu’un dit « Bonjour! Comment ça va? » On peut tout simplement répondre « Je vais bien, merci », puis ajouter une autre phrase. Vous pouvez pratiquer cette technique chez vous avant de quitter. [Traduction] « Je vais faire enlever la plâtre cette semaine, je suis tellement heureuse. » Ou, [traduction] « Je peux enfin voir le gazon apparaitre dans la neige. » Cela fait preuve de votre désir de dialoguer ». Une fois que vous reconnaissez quelqu’un que vous désirez mieux connaitre, invitez-le pour des biscuits frais et du lait, ou quelque chose que vous préférez déguster. Faites un effort de sortir un tout petit peu de votre zone de confort.

Comptez sur le Seigneur pour vous aider

Toutes les réponses normalisées de « l’école du dimanche » vous aideront dans vos épreuves. La prière et les écritures, tout comme le service, vous aideront à vous rapprocher du Père céleste, et vous donneront du réconfort. Cela dit, les relations célestes sont davantage importantes. Participer au service pastoral est un bon point de départ. Nous avons tous l’appel d’être un ami, d’apprendre davantage à connaitre et à apprécier ceux et celles dont nous sommes responsables de visiter, s’assurer qu’ils se sont bien accueillis pendant les réunions et les activités.

Dans un discours prononcé par Président Gordon B. Hinckley, il nous explique que, « Il n’y a pas d’image de plus grande solitude dans l’histoire que celle du Sauveur sur la croix, seul, le Rédempteur de l’humanité, le Sauveur du monde, accomplissant l’Expiation, le Fils de Dieu souffrant pour les péchés de l’humanité. » Gordon B. Hinckley, The Loneliness of Leadership, [Réunion spirituelle prononcée à Brigham Young University, 4 novembre 1969], speeches.byu.edu)

Assurément, Lui qui a enduré la solitude la plus profonde nous bénira au fur et à mesure que nous Lui demandons de nous aider à retrouver un sentiment d’appartenance et d’amitié la plus sincère.