Il y a quelques années, pendant un voyage avec des amis, nous sommes allés au restaurant pour souper. Lorsque je me suis assise, j’ai remarqué un message peint sur le mur. Il était écrit : « Êtes-vous vous-même? » Dès que j’ai lu cette question, mille pensées me sont venues à l’esprit. J’ai réfléchi à cette question très souvent depuis et je l’ai utilisée comme point de référence pour prendre des décisions.
Qui suis-je? C’est la question de tous les temps, et les réponses sont plus nombreuses que les grains de sable sur la plage. Cependant, la réponse fondamentale est liée aux questions « quelles sont mes croyances? » et « qu’est-ce qui me guide pour me rendre où je veux aller? ». En tant que personnes, c’est ce que nous devons décider. Nous sommes soumis à beaucoup d’influences externes et d’opinions divergentes de personnes qui désirent nous aider à décider qui nous sommes, mais en fin de compte, c’est à nous de choisir à qui nous voulons consacrer notre temps et notre énergie. Il y a là un grand pouvoir. Quelle quête excitante s’offre à nous! En utilisant notre libre arbitre, nous pouvons faire chaque jour des choix qui déterminent qui nous sommes.
Ces quêtes spirituelles font partie de cette occasion que nous avons de choisir pour nous-mêmes
En ce qui a trait à la foi, le résultat de cette quête peut se résumer par le mot « témoignage ». Un témoignage, c’est l’affirmation ou la déclaration d’une vérité. C’est un sentiment intérieur qui renforce l’âme et qui appuie une croyance ou un principe. C’est quelque chose de personnel. Comme nous pouvons utiliser notre libre arbitre pour découvrir et renforcer notre propre témoignage, il ne peut pas nous être enlevé, à moins que nous ne décidions de nous le laisser enlever. Nous avons reçu récemment un conseil de président Russell M. Nelson : « […] je vous supplie de prendre la responsabilité de votre témoignage de Jésus-Christ et de son Évangile. Travaillez-y. Nourrissez-le afin qu’il grandisse. Alimentez-le de vérité. Ne le polluez pas avec les fausses philosophies d’hommes et de femmes incrédules. » (Russell M. Nelson, « Vaincre le monde et trouver du repos » Liahona, novembre 2022).
Certaines de ces fausses philosophies peuvent faire référence au climat intellectuel et émotionnel moderne de gratification immédiate et constituer « nos propres règles ». Il peut être tentant de penser qu’une règle ou un principe ne s’applique pas à nous, que nous savons mieux que d’autres, que notre situation est différente ou que nous ne voulons pas qu’on nous dise quoi faire, mais cela peut limiter notre capacité à percevoir la vérité plus profonde d’un objectif plus grand que le moment présent. Le fait de voir les choses dans une optique plus courte peut biaiser notre perspective.
Le roi Benjamin a enseigné ce principe avec beaucoup de clarté dans le Livre de Mormon lorsqu’il a dit ceci :« Car l’homme naturel est ennemi de Dieu, et l’est depuis la chute d’Adam, et le sera pour toujours et à jamais, à moins qu’il ne se rende aux persuasions de l’Esprit-Saint, et ne se dépouille de l’homme naturel, et ne devienne un saint par l’expiation du Christ, le Seigneur, et ne devienne semblable à un enfant, soumis, doux, humble, patient, plein d’amour, disposé à se soumettre à tout ce que le Seigneur juge bon de lui infliger, tout comme un enfant se soumet à son père » (Mosiah 3:19).
Cet homme naturel est souvent notre façon préférée d’envisager la vie, car elle requiert peu d’effort. Ainsi, nous ne nous soucions pas des conséquences de nos décisions pour d’autres personnes ni des incidences à long terme de nos choix. Cette façon d’être apporte simplement une satisfaction momentanée. C’est un cadre décisionnel temporaire qui peut comporter des conséquences négatives permanentes. C’est accorder la priorité à nos propres désirs, nos propres pensées et notre bien-être personnel jusqu’à complètement négliger ceux de toutes les autres personnes.
Exemple de l’homme naturel confronté
Il y a bien des années, notre fils jouait dans une équipe sportive à l’école secondaire. Il adorait jouer et travaillait très fort pour améliorer ses compétences. Il avait trouvé un joueur doué plus âgé qui l’aidait à parfaire sa technique. Il avait trouvé une salle de sport qui ouvrait à cinq heure le matin et s’y rendait chaque matin pour pratiquer. Sa ténacité était impressionnante et nous admirions ses efforts.
Ce n’était toutefois pas le cas de son entraîneur. Partie après partie, il semblait que les efforts de notre fils passaient inaperçus et nous nous inquiétions de cet environnement négatif et du fait qu’il ne recevait aucun encouragement. Les prédispositions de la femme naturelle en moi ont bientôt été prêtes à éclater, et je me préparais à laisser savoir ma façon de penser à l’entraîneur sans retenue. J’ai pris rendez-vous avec lui et j’ai mis sur papier tous les points que je voulais aborder. J’étais tout à fait calme en préparant tout ça, mais les pensées qui tournaient dans ma tête ne l’étaient pas. Toutefois j’étais certaine que l’interaction serait le résultat d’une combinaison de ces deux éléments. Le matin du rendez-vous est arrivé.
Le hasard faisant bien les choses, ma mère a téléphoné ce matin-là. Elle m’a demandé comment se passait ma journée, et je lui ai brièvement expliqué mon plan. Sa réponse a complètement changé toute l’idée que je m’étais faite du déroulement de cette entrevue. Elle m’a demandé : « Est-ce vraiment toi ça? »
En fait, ce qu’elle me demandait c’était : « Es-tu toi-même? ». Je me suis rendu compte que le comportement que je m’apprêtais à adopter ne correspondait pas à la personne que je voulais vraiment être. Je devais faire des changements.
Leçon apprise
Je suis allée discuter avec l’entraîneur. Toutefois, j’ai attendu 24 heures et j’ai réfléchi. La situation concernant mon fils était problématique, mais pour l’améliorer, il était essentiel d’adopter la bonne approche. C’est ce jour-là que j’ai pris conscience de ce que je voulais que mon « moi-même » soit. Je me suis rendu compte que pour être « fidèle à soi-même » il n’est pas nécessaire d’écarter toute personne qui peut vous compliquer la vie, mais plutôt de devenir une personne qui aide les autres à développer leurs forces intérieures de façon positive. Découvrir qui nous sommes permet à d’autres d’explorer leur propre potentiel plutôt que de se sentir écrasés par leurs faiblesses.
Il est ironique de constater que pour devenir soi-même, il faut regarder comment les gens nous voient plutôt que comment on se voit soi-même. Finalement, devenir soi‑même, c’est se tourner vers le Sauveur et lui demander son aide pour harmoniser nos pensées et nos actions à notre potentiel, ce qui n’est possible qu’avec Lui comme ami, avocat et compagnon.
Aller de l’avant
J’ai depuis mis sur un mur de notre maison la phrase que j’ai vue dans le restaurant il y a des années. « Êtes-vous vous-même? ». Chaque jour quand je passe devant, je me demande si je suis le « moi-même » que je veux être. Et si la réponse est non, je me demande alors ce que je dois faire pour le devenir. En m’appropriant le système de croyance que j’ai et en nourrissant mon témoignage de foi, je prie pour être la personne que j’ai le potentiel d’être en Christ.
Comme l’a promis président Russell M. Nelson, les miracles sont possibles et notre potentiel est infini lorsque nous mettons le Christ au centre de notre vie. « En faisant du renforcement continuel de votre témoignage de Jésus-Christ votre priorité absolue, soyez attentifs aux miracles qui se produisent dans votre vie » (Russell M. Nelson, « Vaincre le monde et trouver du repos » Liahona, novembre 2022).
Êtes-vous vous-même?