Quand j’avais sept ans, la fin de semaine était la seule chose qui m’intéressait. J’aimerais bien vous dire que c’est à cause de la réunion de la Sainte-Cène du dimanche, mais ce serait un mensonge. J’ai adoré le samedi et tout ce que m’offrait ce jour-là. J’ai bien aimé faire la grâce matinée et me lever quand je voulais sans devoir aller à l’école. C’était comme si je pouvais faire ce que je voulais le samedi et que chaque activité que je choisissais était une nouvelle aventure. Mais peu importe ce que je faisais le samedi, le matin était de loin la plus importante de la journée, parce que je pouvais regarder les bandes dessinés à la télé. Tous les meilleurs épisodes étaient diffusés le samedi matin. Je m’asseyais toujours tout près de la télé parce que la télécommande n’existait pas encore et devant la télé, j’avais alors le contrôle — je pouvais changer le canal entre deux épisodes en même temps.
Voir un prophète vivant
Je me rappelle un samedi matin en particulier quand je regardais tranquillement mes bandes dessinées après avoir mangé trois ou quatre bols de céréales froides très sucrées avec du lait entier—personne ne buvait du 2% lait ou du lait non gras à cette époque-là. Ma bande dessinée sur l’une des canaux télévisés était à mon grand chagrin remplacée par une diffusion de la conférence générale de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Dernier Jours. Je me rappelle un homme aux cheveux blancs assis dans une belle chaise à la télé. Étant encore jeune, je n’étais certainement pas content de cela, même si je savais qu’il s’agissait d’un membre de l’Église. Je me souviens qu’il y avait quelque chose d’unique en lui. J’ai demandé alors à mon frère ainé : « C’est qui, lui? » en pointant à la télé. Mon frère m’a répondu : « C’est le président David O. McKay, c’est lui le prophète. »
Je me rappelle avoir regardé l’homme aux cheveux blancs un peu plus attentivement en me disant : « Oui, il est un prophète, lui ». Il y avait en moi quelque chose qui me disait qu’il était vraiment le prophète. Puis, j’ai changé le canal et j’ai repris mes épisodes de bandes dessinées. C’est ça mon premier souvenir d’un prophète. Et je n’ai plus jamais douté ce que j’ai appris ce jour-là : qu’il y a un prophète de Dieu qui vit sur la terre aujourd’hui
J’ai beaucoup réfléchi à ce souvent quand j’avais entendu une histoire sur PrΘsident David O. McKay que Harold B. Lee avait partagé dans l’un de ses discours. Il s’adressait à quelques jeunes gens et a prononcé ce qui suit :
[traduction] « Écoutez les garçons, le Président McKay était en Écosse lorsqu’un jeune reporter audacieux s’est bousculé devant lui et lui a demandé ‘le Dr. David O. McKay, êtes-vous un prophète de Dieu?’ Le Président McKay lui a regardé un seul moment et lui a répondu : ‘Mon jeune, regardez-moi dans mon visage et vous recevrez votre réponse’. Un missionnaire qui était tout près prononçait ensuite : ‘J’ai regardé le Président McKay dans son visage et j’ai bel et bien reçu ma réponse.’ » (The Teachings of Harold B. Lee, p. 537).
Pour reconnaître un prophète, parfois, un seul regard est tout ce qu’il vous faut.
Nous avons besoin d’un prophète vivant
Dans section 101 de Doctrine et Alliances, Jésus déclare dans une parabole des derniers jours 101 Sa « volonté concernant la rédemption de Sion ». (Doctrine et Alliances 101:43). Dans cette parabole, un noble dirige son serviteur à diriger douze oliviers et à construire une tour. Quand ils ont fini de construire la tour, Il les dirige à placer une sentinelle sur la tour qui représenterait, de façon symbolique, des prophètes, voyants et révélateurs « afin que l’une d’elles puisse dominer le pays alentour…afin que mes oliviers ne soient pas brisés lorsque l’ennemi viendra pour piller et s’approprier le fruit de ma vigne. » (Doctrine et Alliances 101:45).
Les serviteurs ont négligé leurs responsabilités et ont, par contre, questionné l’importance de construire une tour et de placer une sentinelle sur les murs. Comme l’avait prédit le noble, « l’ennemi vint de nuit et […] la sentinelle aurait vu l’ennemi tandis qu’il était encore éloigné ; alors vous auriez pu vous préparer […] et vous auriez sauvé ma vigne des mains du destructeur ». (Doctrine et Alliances 101:51, 54).
D’après la parabole, pour sauver la vigne, les serviteurs auraient dû « faire ce que [la sentinelle sur la tour leur avait] commandé de faire ». Plus qu’à tout autre moment de l’histoire, nous avons besoin des prophètes vivants et nous devons les écouter. Si nous suivons les conseils des prophètes, des voyants et des révélateurs vivants, nous ne nous retrouverons jamais dans une situation critique comme celui qui avait appelé à l’époque de l’Ancien testament : « Watchman, what of the night? Watchman, what of the night? » (Ésaïe 21:11).
Suivre le prophète vivant
Le Seigneur appuie fortement les paroles de Ses prophètes. Déclare-t-il : « que ce soit par ma voix ou par la voix de mes serviteurs, c’est la même chose ». (Doctrine et Alliances 1:38). Il nous arrive bien trop souvent de profiter des nouveaux regards que nous recevons des conseils prophétiques, suivi des bénédictions qui sont versées sur nous. Puis, nous commençons à croire que nous sommes sages et souvent, nous négligeons les principes auxquels nous nous fions—les mêmes principes qui nous permis de nous retrouver. Il nous arrive parfois de connaître un succès modeste pour une saison, et ce succès se traduit en une arrogance en nous. Mais, le jour arrivera que l’adversaire profitera de notre aveuglement que nous avons imposé sur nous-même, et nous « entraîn[e] sur de larges routes » où nous « périss[ons] et [nous] perd[ons] » (1 Néphi 12:17).
Mais contrairement à plusieurs personnes dans le monde, nous ne sommes pas obligés de suivre ces « larges routes » ou naviguer sur les eaux tumultueuses sur lesquelles nous nous retrouvons. Les doctrines que nous devons suivre à la fois spirituellement et physiquement se retrouvent dans les paroles des prophètes vivants. Président Spencer W. Kimball avait observé dans le passé que [traduction] « dans l’église, il y a plusieurs membres qui sont portés à saisir les sépulcres des prophètes d’hier et refusent carrément les prophètes vivants ». (The Instructor, 95:257). Mais contrairement à certaines boissons ou antiquités, les paroles des prophètes ne deviennent pas plus précieuses avec le temps. Ce sont les paroles des prophètes courants auxquelles nous devons sans faute nous fier.
Nous ne devons jamais oublier…jamais que « le rôle le plus important du prophète du Seigneur consiste à nous faire connaître le Sauveur et à nous conduire à lui ». (Elder Neil L. Andersen, Le prophète de Dieu Le Liahona, mai 2018). C’est pour cela que « lorsque nous choisissons de vivre conformément aux paroles des prophètes, nous sommes sur le chemin des alliances qui mène à la perfection éternelle » (Carol F. McConkie, Vivre conformément aux paroles des prophètes Le Liahona, novembre 2014).
La Conférence générale d’octobre 2019 vient tout récemment de terminer et nous devons « [faire] un festin des paroles du Christ » (2 Néphi 32:3) selon les enseignements de Ses prophètes vivants et, grâce au Saint-Esprit qui nous accompagne, nous devons déterminer les choses dans notre vie qu’il nous faut changer. Si nous faisons cela, nous pouvons recevoir avec confiance les bénédictions que nous a promises Jehoshaphat, le réformateur religieux de l’Ancien testament. Témoigne-t-il : « Écoutez-moi, Juda et habitants de Jérusalem ! Confiez-vous en l’Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez.». (2 Chronicles 20:20).