S’oublier dans la recherche

S’oublier dans la recherche

Nous n’avions pas le service missionnaire en tête au début de 2013. Je m’attendais à pouvoir travailler un autre cinq ans comme producteur de vidéos et gestionnaire d’un site internet pour un large secteur d’un district scolaire de Salt Lake City. Sœur Ripplinger avait récemment complété son baccalauréat en éducation spécialisée et était heureuse dans sa deuxième année dans l’enseignement d’enfants qui souffraient de troubles de comportement. Elle aussi, souhaitait pouvoir faire usage de ses années de formation et d’expérience.

Avec toutes ces attentes, je me sentais perplexe parce que je me sentais soudainement poussé à prendre ma retraite plus tôt que prévu. En quelques mois, cela est devenu évident que je n’aurais pas d’autres choix que d’entrer dans la prochaine phase de la vie.

Il semble que, parfois, le Seigneur laisse la pression s’abattre sur nous pour nous aider à reconnaître les possibilités qui peuvent s’ouvrir à nous dans nos vies. Cela en a été ainsi avec nous. Dès que j’ai annoncé à Sœur Ripplinger ma décision de prendre ma retraite, elle a immédiatement saisi l’opportunité : « Cela veut dire que nous pouvons faire une mission tout de suite ! » En entendant ses paroles inspirées, « la lumière s’est allumée » pour moi aussi.

Après avoir complété le processus de demande de mission, nous avons reçu une grande enveloppe blanche du département missionnaire. La lettre se lisait comme suit : « Elder et Sœur Ripplinger, vous avez été appelés à servir dans la Mission Canadienne de Vancouver de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. »

Quelques mois plus tard, nous avons fait nos valises et mis toutes les choses nécessaires dans l’auto et nous nous sommes rendus au bureau de la mission de Richmond en Colombie-Britannique. On nous a fait sentir comme si on était les personnes les plus spéciales qui n’étaient jamais venus dans cette mission. Dans les quelques jours qui ont suivi, on nous a assigné un appartement à Surrey en Colombie-Britannique. Bien que l’appartement était beaucoup plus petit que la grande maison que nous avions quittée, nous n’avons manqué de rien ici. En fait, cette vie plus simple nous a rendu la vie plus facile.

Le premier assignement que nous avons reçu était de trouver des histoires inspirantes à propos des Saints à travers le pays et ensuite les écrire et les publiées sur le site Canada.lds.org. Nous avons commencé par téléphoner les présidents de Pieu pour obtenir une liste de leurs évêques et de leurs présidentes de Société de Secours. Ensuite, nous avons commencé à contacter les dirigeants de paroisse, leur demandant d’identifier les personnes dans leurs congrégations qui avaient des histoires inspirantes à raconter. Nous en avons trouvés plusieurs qui étaient prêts à partager leurs expériences de conversion, de foi, d’épreuves et leurs témoignages.

Bien que notre travail soit enrichissant, nous sommes aussi reconnaissants de faire partie des activités de prosélytisme et d’enseignement avec des jeunes missionnaires à plein temps. Deux petites anecdotes pour aider à décrire les genres d’expériences qui font qu’une mission a une plus grande valeur que n’importe quel « sacrifice » que nous aurions pu laisser derrière nous.

Il semble que dès que nous avons mis nos insignes missionnaires, chaque arrêt le long du chemin nous a donné des opportunités de parler aux autres de l’Évangile et de leur donner un Livre de Mormon ou d’autres informations.

Suite à une nuit que nous avions passée à l’hôtel, le lendemain matin, alors que nous mangions notre déjeuner, nous avons remarqué un homme assis près de nous. Il a vu que nous étions habillés en tenue de ville et nous a demandé, « Êtes-vous chef d’entreprise? » J’ai répondu que « non, que j’étais à la retraite! » La conversation s’arrêta et j’ai senti que je devais « ouvrir la conversation ». « La raison pour laquelle je suis en habit, » lui ai-je expliqué, « c’est parce que nous servons une mission pour notre Église. » Il m’a demandé, « Quelle Église? » « L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, » lui répondis-je. Notre nouvelle connaissance mis son poing dans les airs en signe de victoire et dit quelque chose comme ça, « Yahoo… moi aussi! Je suis Mormon! J’ai été baptisé il y a neuf ans et je travaille en ce moment afin d’avancer dans ma prêtrise. »

Le lendemain, nous nous sommes arrêtés pour faire changer l’huile dans notre voiture. Ayant une heure en avant de nous, nous avons marché jusqu’au restaurant le plus proche pour diner. Alors que j’attendais que notre repas soit prêt, une mère avec ses trois petites filles arrivèrent au comptoir. Une des petites filles marcha jusqu’à peu près deux pieds de moi et regarda mon insigne missionnaire (sur laquelle sont inscrits les mots « L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. ») Lorsque sa mère l’appela à quitter le restaurant, je l’ai entendu dire à haute voix: « Maman, nous devons aller à l’Église! » J’étais étonné de voir comment l’Évangile était prêché parce que nous étions à cet endroit à ce moment précis.

Le service missionnaire à plein temps n’a pas d’heure, c’est à toute heure du jour, aux heures de repas ou tout autre moment. Un jour, nous nous sommes arrêtés à une restauration rapide et j’ai remarqué un homme hispanique debout en ligne à ma gauche. Comme je croisais son regard, je lui fis une salutation, puis la conversation a suivi et il s’est assis avec nous pour manger. Nous avons commencé à lui expliquer la restauration de l’Église. Nous lui avons parlé du prophète Joseph Smith et du Livre de Mormon. Même si nous avions un Livre de Mormon en Anglais avec nous, j’ai pensé que cela serait préférable de laisser les missionnaires espagnols à plein temps le contacter. Nous lui avons offert d’avoir un Livre de Mormon livré à son domicile. Il accepta volontiers. Enrique ne pouvait pas nous donner une adresse exacte, mais il nous a décrit sa maison étant “dans la troisième cour de roulottes au bas de la rue dont le numéro était « 20 A. » Déçu, nous l’avons salué et avons donné ce contact aux missionnaires qui parlaient espagnol. Eux aussi n’eurent aucun succès et ne réussirent pas à localiser Enrique.

Les mois passèrent, puis nous avons reçu un appel téléphonique. Vous souvenez-vous d’Enrique que vous avez rencontré au restaurant « Poulet Kentucky »? « Nous demanda l’Elder. » « On s’en souvient, » lui dis-je. « Nous l’avons trouvé! » s’exclama le missionnaire.

Nous avons été invités à accompagner les missionnaires à leur prochaine leçon avec Enrique et son frère alors qu’ils se préparaient pour le baptême. Ce qui est arrivé c’est qu’Enrique vivait dans la roulotte « 28 ». Il se souvenait de nous et nous nous sentions si humble que le Seigneur s’était occupé de lui et qu’il avait guidé les missionnaires pour qu’ils puissent le trouver.

En effet, le travail missionnaire est un travail de recherche. Nous nous réjouissons de pouvoir nous oublier nous-mêmes dans ce travail.