L’histoire de l’Église au Canada: L’appel au Canada

L’histoire de l’Église au Canada: L’appel au Canada
Ma mère, Martha Louise Jessop, a voyagé avec son père dans la plupart des États de l’Ouest des États-Unis, alors qu’il avait des contrats avec la compagnie de chemin de fer.  Tous les enfants de la famille de ma mère aimaient aussi aller avec lui plutôt que de rester à Milville en Utah, car ils pensaient que cela rendait leur vie plus excitante.
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Parmi le groupe d’ouvriers de chemin de fer de mon grand-père, il y avait un homme nommé Magnus Holm, qui allait devenir mon père.  Lui et ma mère se sont rencontrés et se sont éventuellement mariés le 15 avril 1891.  Ce fut un très beau mariage pour cette époque.  Leur gâteau de noce avait coûté $25.  La robe de mariée de ma mère était une création exquise de dentelle sur satin.  La danse qui a suivi leur mariage pour les habitants de Milville était accompagnée du meilleur orchestre de Cache Vallée.
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Ils avaient prévu partir pour le Canada immédiatement, mais en raison des objections de mon grand-père Jessop, ils ont décidé de rester à Cache Vallée et louèrent une ferme à Newton.  Ils y vécurent trois ans et c’est là qu’ils eurent leurs deux premiers enfants.  À l’époque où ils cultivaient la terre à Newton, le blé était vendu à seulement 25 sous le boisseau et bien d’autres produits étaient eux aussi proportionnellement bas.  À la fin de la troisième année, ils ressentirent le besoin d’aller au Canada; leur père prévu de fonder une laiterie, un domaine dans lequel il était très spécialisé.  Le 12 septembre, ils sont partis et ont voyagé avec des caravanes et des chevaux, couvrant 800 milles, cela leur a pris six semaines pour faire le voyage jusqu’à Cardston en Alberta.
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Une partie de la nourriture pour ce long voyage était pourvu par l’abattage et la cuisson des poulets qu’ils avaient avec eux.  Lorsqu’ils installaient leur camp, le poêle pour la cuisson était déchargé et mis en place sur le terrain où ma mère faisait les repas et faisait cuire les pains pour la semaine à venir.
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Ce voyage a sûrement comporté des difficultés similaires à celles rencontrées par les pionniers, car ils avaient deux jeunes enfants – un de deux ans et demi et un autre de onze mois.  Je suis certaine que ma mère a enduré de nombreuses difficultés lors de ce voyage alors qu’ils campaient pendant la nuit et cuisinaient tous leurs repas sur un feu de camp.  Ils étaient sept personnes en tout – trois enfants, ma mère, mon père et deux jeunes hommes qui voulaient se rendre au Canada.

À leur arrivée à Cardston, le 1er novembre, 1895, ils ne leur restaient qu’un dollar.  Ils ont emménagé dans une petite maison de deux pièces.  Heureusement, ma mère a trouvé plusieurs timbres américains dans un petit livre de la maison.  Elle les a utilisés pour écrire à sa famille et plusieurs lettres sont arrivées en Utah avant que le bureau de poste ne découvre que les timbres n’étaient pas canadiens.

Leur premier hiver a été difficile.  À leur arrivée au Canada, ils avaient demandé à un homme si c’était un bon pays et il leur a dit, « C’est un bon pays, mais vous devez avoir un mandat de perquisition pour trouver un dollar. »

Dans la deuxième année après leur arrivée, ils se sont établis sur une terre près de ce qui est aujourd’hui appelé Kimball dans la province de l’Alberta.  La première maison de ma mère sur leur propre terre était composée d’une grande salle, construite en rondins avec un sol en terre battue et un toit de terre.  Ma mère, qui a toujours été reconnue pour être économe et débrouillarde, a collé de vieux vêtements sur les rondins pour en faire une surface lisse et a ensuite tapissé la cabine avec des journaux.  Pour recouvrir le sol battu, elle a fait un tapis de sacs de jute fixés au sol par des chevilles de bois placées sur les bords du tapis.  Elle avait préalablement mis de la paille en dessous du tapis avant de le fixer au sol.  Tous les visiteurs faisaient des commentaires sur la belle apparence de cette petite maison.  C’est dans cette humble, mais propre petite demeure que je suis née.

Plus tard, ils ont construit une maison confortable et ont eu un ranch de bétail pendant onze ans.  Pendant ce temps, cinq de leurs huit enfants sont nés.

Lorsqu’ils étaient au Canada, ma mère a été appelée à servir comme présidente de la Société de Secours, en 1906.  Cette responsabilité comprenait beaucoup de tâches.  Comme par exemple, tous les vêtements pour habiller les morts étaient fabriqués par la Société de Secours.  En outre, elles devaient préparer les morts pour les enterrements. Parfois ma mère a dû négliger sa propre famille pour rendre ce service publique.  Une fois, alors qu’elle était présidente, elle a dû se rendre à Cardston avec l’évêque pour acheter des vêtements pour une jeune mère qui venait de décédée.  C’était en hiver, ce qui signifie que les conditions météorologiques étaient très incertaines.  Ils ont voyagé sur une distance de 15 milles jusqu’à Cardston pour acheter des vêtements et lors du voyage de retour ont été pris dans l’une des pires tempêtes de neige du pays qui les a retardé d’environ dix heures.  Ma mère avait laissé le bébé qu’elle allaitait avec sa fille de dix ans. [Elle a déclaré que lorsqu’elle est finalement revenue à la maison, son bébé et sa fille, Dollie, ont sangloté le reste de la nuit. (pas certaine à propos de cette dernière phrase..?]

Alors qu’elle servait dans cet appel et qu’elle était mère de huit enfants, elle a eu une vie très occupée.  Dans notre foyer, mon père et ma mère ont toujours fait les prières en famille et obéit à la parole de sagesse; nous assistions tous à l’église régulièrement et ma mère a toujours servi dans toutes les causes nobles à chaque fois qu’on lui a demandé de le faire.

Pendant toutes les années où j’ai vécu à la maison, j’en ai gardé d’agréables souvenirs comme étant un endroit propre et ordonné et où il y avait des repas appétissants, malgré nos circonstances humbles.  Finalement, ma mère a eu plus de 96 descendants vivants –  7 enfants vivants, 32 petits-enfants, 55 arrières petits-enfants et deux arrières-arrières petits-enfants.

Elle a fait le travail au temple pour 600 âmes, à partir du moment où elle a commencé à le prendre en note.   Son esprit d’indépendance et d’économie a toujours été une source d’inspiration pour moi.  Même lorsqu’elle avait 80 ans, elle gardait une autonomie considérable – en prenant soin de son propre potager et de ses jardins de fleurs, en lisant beaucoup, en se gardant au courant de l’actualité, en faisant ses propres vêtements et en faisant du travail manuel pour les autres.  Elle a toujours été bénie avec le pouce vert et à l’âge de 82 ans, elle pouvait encore  jardiner activement.
5 - Ripplinger, Lorraine Holm

J’espère et je prie que si c’est la volonté du Seigneur que je puisse vivre jusqu’à un âge avancé comme elle, que je sois au moins en partie aussi fonctionnelle et autonome qu’elle l’a été.

Lorraine Holm Ripplinger, est morte en 1980 à Cache Vallée, en Utah.  Son petit-fils, Randall R. Ripplinger, est retourné au Canada en juin 2013 avec son épouse, Linda, pour servir en tant que missionnaires, incluant la rédaction des articles pour le site canadien Canada.lds.org.