La coïncidence d’une conversion

La coïncidence d’une conversion
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Au début des années 1963, lorsque j’étais étudiant en Nouvelle-Écosse, deux jeunes hommes frappèrent à la porte où j’habitais. J’étais assez près pour entendre qu’on leur avait dit que personne dans la maison était intéressé à entendre parler de leur religion.

Comme ils partaient, j’ai regardé à l’extérieur par une fenêtre de l’étage et je les ai vus s’éloigner.  Leurs épaules étaient affaissées et ils se traînaient les pieds.  J’ai soudain ressentie  la  forte impression que je devais leur parler, alors je me suis précipité au bas de l’escalier et j’ai couru dans la rue et je les ai invité à revenir un autre moment pour m’enseigner.   Dans les semaines qui suivirent, ils m’enseignèrent à quelques reprises, mais l’année scolaire tirait à sa fin, j’ai gradué, je suis retourné à la maison et ils ont disparu de ma vie. 

Plusieurs des choses qu’ils m’enseignèrent me semblaient tirées par les cheveux.  Je concède, cependant, que si les prophètes existaient dans les temps bibliques, il pouvait y avoir des prophètes aussi de nos jours, mais je n’en connaissais tout simplement aucun.  

Des mois plus tard, après être retourné à la maison à Sydney, deux missionnaires frappèrent à notre porte et  me demandèrent.  Les elders avaient trouvé mon nom et mon adresse sur certains papiers laissés dans leur appartement par les missionnaires précédents.  J’ai pris un rendez-vous avec eux pour être enseigné à nouveau.  Je me suis rendu compte, alors que j’écoutais les discussions que plusieurs des enseignements qui m’avaient semblé si étranges étaient effectivement basés sur les écrits de la bible.   De toute façon,  je suis déménagé dans une autre ville peu de temps après et j’ai perdu contact avec les missionnaires.  

Mon épouse, Sandra, et moi, nous  sommes mariés en 1966.  Elle avait également eu des liens avec les Mormons, mais avait sentie, elle aussi, que leurs enseignements étaient étranges.  

Puis un jour, nous avons rencontré les missionnaires dans une buanderie et nous les avons invités à souper.  Bien que nous ayons apprécié l’esprit que nous avions ressenti en les accueillant, nous ne nous sentions pas encore prêts à accepter la religion des saints des derniers jours.  

Au fil des ans, d’autres missionnaires vinrent et repartir sans que nous n’ayons pris aucun engagement.  Plus tard, au début des années 1970, nous sommes devenus particulièrement  proche de deux missionnaires —Elder Bill Mead d’Idaho et son compagnon  Elder Ken Carr de Californie. Bien qu’ils nous enseignèrent à nouveau les mêmes préceptes de l’Évangile rétablie, et qu’ils jeûnèrent et prièrent pour nous et que nous ressentions le grand amour qu’ils avaient pour nous, nous avons refusé encore une fois d’être baptisé.  Nous avons considéré le baptême, mais nous savions que ce serait une erreur d’accepter le baptême juste pour leur faire plaisir.  Ils ont été transférés et nous avons encore une fois dérivés de l’Église. 

Ce qui dérangeait les missionnaires c’était notre décision d’être baptisé ensemble ou bien de ne pas se faire baptiser du tout.   À l’intérieur de nos bagues de mariage, nous avions fait inscrire les mots « toutes les étapes à venir », ce qui signifiait notre engagement vis-à-vis l’un de l’autre de faire face à toutes les étapes de la vie ensemble.  

En 1976, alors que nous étions sur le point de prendre un engagement à propos du baptême, nous avons accepté d’assister à une conférence de district. Sandra ne se sentait pas bien, alors je me suis rendu à Darmouth pour la conférence avec nos deux enfants pour qu’elle puisse se reposer.  Chacun des orateurs semblaient transmettre un message qui était juste pour moi.  Pendant les discours et pendant les conversations après les réunions, j’ai ressenti l’Esprit.   Sur la route de retour à la maison, alors que je conduisais,  j’ai fait une prière silencieuse du plus profond de mon âme pour savoir si l’Église, Joseph Smith, le Livre de Mormon et toutes les autres choses étaient vraies.   

Père Céleste a répondu à ma prière!  À cet instant, j’ai ressenti l’Esprit à travers chaque cellule et particule de mon corps, me disant que je n’avais pas besoin de tout comprendre avant d’être baptisé et que je pouvais continuer à apprendre pour le reste de ma vie.  J’ai compris que je devais agir par la foi.  J’ai su à ce moment-là que je devais être baptisé.  Ensuite, j’ai ressenti une grande tristesse parce que cela signifiait que je devais aller de l’avant sans Sandra parce que je ne pouvais plus refuser d’être baptisé.   

Lorsque nous sommes arrivés à la maison, Sandra était dans la cuisine.  Je lui ai demandé comment elle se sentait et elle m’a répondu, « Sais-tu quoi? »  En la regardant, j’ai ressenti la puissance de l’Esprit et je lui ai dit: « Oui. Je sais quoi! »   Elle m’a regardé surprise et m’a dit, « Quoi? », je lui ai répondu, « Tu as décidée de te faire baptiser. »  « Elle m’a alors demandé la voix remplie d’émotion: « Comment est-ce que tu sais cela? »  J’ai répondu: « Parce que j’ai pris la même décision il y a environ 45 minutes, sur le chemin de la maison. »  « Puis, Sandra m’a dit, « j’ai pris la même décision il y a 45 minutes moi aussi! »  Nous avons eu la bénédiction de recevoir notre témoignage au même moment, alors que nous étions à 80 km de distance.  

Donc, le vendredi, 12 juin 1976, nous nous sommes rendus à la chapelle de Bridgewater où nous sommes entrés dans les eaux du baptême.  J’ai ressentie une telle joie, un tel amour et une telle paix  lorsque je suis sorti de l’eau et me tenant sur les marches du fond baptismal, j’ai regardé Sandra se faire baptiser.  Après la cérémonie du baptême, Elder Smith m’a serré la main et m’a remercié.  « Maintenant, mes neuf mois à Kentville sont finis et je vais être transféré. » m’a-t-il dit.  Je n’oublierai jamais l’expression de son visage lorsque je me suis exclamé : « Non! Tu ne seras pas transféré avant que tu aies baptisé mon frère, Jerry! »  Je ne pouvais pas croire ce que je venais de dire.  Elder Smith pensait que je venais de le condamner à passer le restant de sa vie en Nouvelle-Écosse!  Bien que Jerry ait participé à de nombreuses discussions avec nous, je ne pensais pas qu’il était prêt pour le baptême.  

La semaine suivante, Elder Smith est venu à mon bureau.  Il m’a demandé si nous pouvions assister au baptême de mon frère.  C’était deux semaines jour pour jour après que Sandra et moi avons été baptisés.  Imaginez ma joie!  Ce que je ne savais pas c’est que lors de notre baptême l’Esprit avait touché Elder Smith et il n’avait pas pu nier ce témoignage. 

Le 16 juillet 1977, nous nous sommes agenouillés devant l’autel du Temple de Washington D.C. et Sandra et moi avons été scellés ensemble pour l’éternité.  Lorsque nos deux enfants sont entrés  dans la salle de scellement et se sont joints à nous autour de l’autel, tout le monde s’est mis à pleurer dans la salle. Même le scelleur du temple, Président Clyde E. Black, avait la voix remplie d’émotions et des larmes coulèrent sur son visage.   

Depuis que notre famille a été scellée, nous avons été bénis avec trois autres enfants.  Alors que nous nous efforçons de rester fidèle dans l’Église à travers notre service et nos assignements, en étant patient dans nos afflictions et en s’aidant l’un et l’autre, je me sens souvent reconnaissant que malgré la distance qui nous séparait, l’Esprit nous a témoigné la vérité à tous les deux par le produit d’une coïncidence formidable.