J’aime ma grand-mère de Goéland, Écosse

Il faut du courage et des sacrifices pour garder les alliances

Gayle Ann Hamilton Low

Mon époux Richard et moi attendions patiemment notre traversée en ferry vers Goéland, en Suède, pendant bien des mois. À 6 h 30, nous sommes sortis de nos lits avec enthousiasme à Stockholm, en Suède. Nous avions tellement hâte de commencer la journée qui nous attendait. Nous sommes montés à bord le circuit 65 et avons transféré à notre autobus pour un trajet d’une heure et demie jusqu’à la gare maritime, qui était super occupée avec bien d’autres voyageurs enthousiastes qui, comme nous, attendaient la traversée. Il y avait un grand nombre de petites familles adorables, avec un ou deux petits enfants.

Catherina Margaret Claesson
Catherina Margaret Claesson

Nous avons embarqué dans l’immense ferry, comme l’ont fait des centaines de voyageurs ; leurs véhicules ont été chargés sur les ponts inférieurs du ferry. À 12 h 25 pile, nous avons quitté le quai et étions en route. Nous avons passé trois heures et demie à traverser la mer Baltique pour nous rendre à notre destination : Goéland, Suède. L’île de Goéland est le berceau de mon arrière-arrière-grand-mère, Catherina Margaret Claesson, et de mon arrière-grand-mère Anna Catherina Augusta Lundquist.

Anna Catherina Augusta Lundquist
Anna Catherina Augusta Lundquist

Le capitaine du ferry était très compétent et a navigué cet immense ferry pour traverser les îles de pierre (qui m’ont fait penser à notre propre Peggy’s Cove) vers une mer calme. Le ciel était bleu et clair ; il y avait à peine des rides dans l’immense océan devant nous.

Gayle Low
Gayle Low

Notre retour dans le temps

Dans mes souvenirs, j’imaginais le premier soleil du mois de juin, en 1882, il y a plus de 141 ans. Anna, qui avait 17 ans à cette époque, et l’une de ses jeunes sœurs, Johanna Mary, qui avait seulement 12 ans, sont montées à bord le grand navire, accompagnées d’autres convertis récents de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et deux missionnaires de retour, à destination de Sion.

Et, j’imaginais des discours d'adieu pleurnichards pendant qu’ils embrassaient leur charmante maman veuve, Catherina Margaret Claesson Lundquist, et leur petite sœur de 15 ans, Julia Josephine, dans le port de Goéland, à Visby, sans savoir si ou quand la famille allait se réunir.

Gayle Low

L’époux de Catherine, Carl Gustaf Lundquist, âgé de 31 ans, est décédé le 23 septembre 1874, il y a à peine huit ans plus tôt. Elle travaillait fort pour répondre aux besoins de sa famille, ce qu’elle a pu faire, grâce à un appui financier de la famille de son époux décédé.

Le jour où Catherina avait entendu le message que les missionnaires enseignaient sur le rétablissement de l’évangile de Jésus-Christ était fort probablement le jour le plus joyeux pour la famille. Quand les quatre Lundquist étaient baptisés comme membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours en mai 1880, ils étaient tous remplis de foi, d’espoir et de joie. Mais, nous étions bien attristés quand la famille Lundquist les a déshérités et alors cessé la seule source de subsistance.

Early LDS Missionaries
Premiers missionnaires de l'église

Bien d’autres gens qui ont entendu les jeunes missionnaires se sont réjouis de leurs nouvelles connaissances sur le véritable évangile de Jésus-Christ. Les dirigeants de l’église ont encouragé les nouveaux membres à déménager à Utah, soit l’endroit où se trouvait Sion. Alors, Catherina et ses filles ont économisé tout ce qu’elles pouvaient.  Quand Anna avait seulement 17 ans, on a décidé qu’elle, en compagnie de sa sœur âgée de 12 ans, allaient accompagner le groupe de nouveaux saints suédois convertis lors de leur long voyage à Utah. Leur mère, Catherine, et petite sœur Julia, comptaient les rejoindre quand elles auraient amassé l’argent dont elles avaient besoin.

Julia Anna and Mary

Au fur et à mesure que le jour du départ d’Anna et de Mary approchait, elles n'avaient toujours pas les 25 $ qu’il leur fallait (il s’agit d’une somme équivalente de 1 000 $ aujourd’hui). Qu’est-ce qu’elles allaient faire?  Bien que les filles ne se fassent pas couper les cheveux à cette époque-là, Anna s’est fait couper les cheveux très courts et les ont vendus. Des gens achetaient des cheveux long et épais pour en faire des perruques. On a vendu les cheveux d’Anna pour 25 $, soit le montant exact qu’il leur fallait pour payer le voyage d’Anna et de Mary pour traverser l’Atlantique.

Anna C. Anderson
Anna C. Anderson

Des exemples de sacrifices continuent d’inspirer pour les générations à venir

Le sacrifice qu’a fait Anna a permis à Mary et elle de se rendre à Sion. Il s’agit d’un super beau sacrifice, d’une histoire de foi, de sacrifice et d’obéissance - une histoire qui m’a bénie et a inspiré des générations de la famille d’Anna Catherina Augusta Lundquist. C’est une véritable histoire remarquable de faire les alliances et de garder les alliances.

Alfred and Anna Anderson
Alfred and Anna Anderson

J’adore ce qu’a dit ma grand-mère Anna Leah Anderson Hamilton à propos de sa mère Anna Catherina à ce sujet, [traduction] « elle avait toujours de beaux cheveux, mais quand ses cheveux sont devenus tout blancs, ils étaient superbes. C’était pour elle la cerise sur le gâteau.  Ma grand-mère l’a expliqué ainsi, [traduction] « nous croyons que notre mère (Anna) avait été bénie de beaux cheveux tout le long de sa vie parce qu’elle serait prête plus tard à les sacrifier pour amasser l’argent qu’il lui fallait pour payer son voyage à Sion ».

Aux moins six générations ont été bénies parce que Catherina et Anna ont fait des alliances - et ont gardé ces alliances. Il s’agit du chemin à la fois joyeux et correct qu’il faut suivre pour retourner à notre foyer céleste.

Cette histoire pionnière, que j’ai entendue pour la première fois comme enfant, représente une incroyable force pour moi au fur et à mesure que j’ai réfléchi les sacrifices que je dois faire dans ma vie personnelle pour mieux obéir à la volonté du Père céleste.