Épitres générales

Jacques et Jude ont été témoins du début du christianisme d’un point de vue unique

Les Épitres générales sont des lettres écrites à l’Église au cours du premier siècle de l’ère chrétienne par les apôtres autres que Paul. Il y a Jacques, chapitres 1 et 2, Pierre, chapitres 1, 2 et 3, l’épitre de Jean et celle de Jude. On les appelle les épitres générales pour les distinguer des épitres de Paul qui les précèdent dans le Nouveau Testament. Elles ont été écrites à l’intention de l’Église entière plutôt qu’à une branche en particulier.

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Les épitres générales : Jacques

Les épitres de Jacques ont été écrites entre les années 45 à 65 de l’ère chrétienne. Dans ces épitres, les lieux de rassemblement de l’Église étaient appelés synagogues (Jacques 2:2), elles ont donc probablement été écrites lorsque les membres de l’Église étaient pour la plupart des Juifs. L’organisation de l’Église était relativement simple, il y avait des anciens et des instructeurs (maîtres) qui étaient les dirigeants de l’Église. Elles étaient rédigées dans un excellent grec. Le ton est très juif, mais la doctrine est tout à fait chrétienne. Elles démontrent une excellente connaissance des enseignements de Jésus dans le Sermon sur la montagne. Leur contenu et leur style ressemblent toutefois plus aux Proverbes ou aux écrits d’Amos qu’à d’autres livres du Nouveau Testament.

Elles sont écrites sur un ton prophétique comme le faisaient les prophètes juifs. Elles enseignent clairement au peuple ce qu’il doit faire. On y parle de justice, d’équité et de service. Les enseignements dénonçant toute forme d’oppression, surtout par les riches, font écho aux écrits d’Amos et d’Isaïe. Elles nous mettent au défi de choisir entre les choses du monde ou Dieu. Elles confirment les prescriptions morales établies dans la loi de Moïse sans toutefois encourager ses ordonnances ou ses rituels pas mal comme c’est le cas dans Ésaïe 1. Sur le plan de la doctrine et du style, on pourrait les placer parmi les écrits de l’Ancien Testament sans y apporter beaucoup de changement.

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Elles ont été écrites par un apôtre nommé Jacob. Son nom a changé plus que la plupart, car il a été traduit dans d’autres langues. Étrangement, en français, son nom est devenu Jacques.

Il est presque certain que le Jacques qui les a écrites était le demi-frère de Jésus, un fils de Marie et de Joseph. Il n’était pas le frère de Jean, de Pierre, de Jacques et de Jean. Ce Jacques était mort lorsque l’épitre a été écrit (Actes 12:1-2). Jacques, en tant que dirigeant de l’Église de Jérusalem, écrivait probablement à ses membres qui avaient été dispersés à cause de persécutions comme le récent meurtre d’Étienne. Après la mort d’Étienne, les chrétiens juifs avaient quitté Jérusalem en grand nombre, fuyant vers Antioche, en Syrie, vers la Phénicie et vers Chypre. Jacques écrivait pour répondre aux besoins et aux préoccupations des membres de son ancienne branche dans les différents endroits où ils étaient dispersés.

Jacques sera plus tard connu sous le nom de Jacques le Juste parce à cause de sa réputation pour vivre entièrement la loi de Moïse. Selon ce qu’on peut lire dans Actes et dans les épitres de Paul, on peut supposer que Jacques jouait certainement un rôle de leadership qui semble avoir été centré sur l’Église chrétienne à Jérusalem, qui était ethniquement juive (Actes 12:17; 15:12-21; 21:17-26; 1 Corinthiens 9:1-6; 15:3-8; Galates 1:18-19; 2:1-14).

Prison bars

Il présidait à Jérusalem en tant qu’apôtre résidant supervisant les chrétiens juifs à Jérusalem et aux alentours. Selon la coutume, il a été assassiné au temple de Jérusalem par des ennemis de l’Église vers l’an 62 de l’ère chrétienne. Le scénario était assez semblable à celui où la foule à Jérusalem avait tenté de tuer Paul. Selon la coutume, lorsque Paul a échappé à la mort en faisant appel à César et en étant placé sous la protection de la loi romaine, les dirigeants juifs ont alors concentré leur haine sur Jacques, le dirigeant des chrétiens à Jérusalem, ce qui a conduit à sa mort quelques années plus tard. C’est ce qu’on raconte, mais il s’agit d’une histoire plausible.

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Les épitres générales : Jude

Jude est le même nom que Judas. Cette épitre a été écrite par le demi-frère de Jésus et le propre frère de Jacques, l’auteur de l’épitre de Jacques. Jude est peut‑être le même homme que Judas (pas Iscariot), un des premiers douze apôtres de Jésus, bien qu’il semble parler des apôtres sans toutefois s’y inclure (Jude 1:17-18).

Les épitres de Jude et de Jacques sont peut‑être les premiers écrits du Nouveau Testament. Jude citait la Bible hébraïque d’un texte hébreux plutôt que le texte grecque de la Septante utilisé par tous les autres auteurs du Nouveau Testament. Donc, il avait probablement un lien très étroit avec la communauté chrétienne juive. Cette épitre était aussi rédigée dans un style grec très littéraire et de grande qualité.

Cobblestones

L’épitre de Jude a été rédigé pour lutter contre la Grande Apostasie qui approchait. On y parle des fausses doctrines contestées dans 2 Pierre et dans le premier et le deuxième épitres de Jean. Des hommes immoraux prêchant une vision apostate de la christianité allaient parmi les membres de l’Église à titre de prédicateur itinérant, leur disant qu’ils étaient sauvés par la grâce de Jésus‑Christ, que tout péché commis dans le passé, le présent ou le futur était effacé inconditionnellement par le sacrifice expiatoire. Ils enseignaient que le repentir n’était nécessaire qu’une seule et unique fois. Étant devenu membre de l’Église par le baptême, la personne qui avait ainsi été lavée de ses péchés ne pouvait plus jamais en souffrir, peu importe ce qu’elle faisait. Selon ces faux instructeurs, le corps faisait partie d’un monde physique corrompu et n’était pas nécessaire au salut. Tous les êtres et questions célestes étaient uniquement spirituels. Les péchés de la chair n’étaient retenus contre personne. Une personne se repentait, acceptait le Christ et attendait ensuite que le ciel vienne par la grâce. Une grâce incroyable en effet!

Clouds and blue sky

Il s’agit de la même doctrine gnostique contre laquelle Paul, Pierre et surtout Jean allaient écrire. C’était l’hérésie de Néhor (Alma 1:1-4) et de Korihor (Alma 30:12-18). C’est toujours l’élément vendeur d’un antichrist à toute époque. Ou bien Dieu n’existe pas, donc il n’y a pas de péché (Korihor), ou bien Dieu est un esprit immatériel qui a sauvé tout le genre humain par sa grâce (Néhor). Dans le premier cas, mangez, buvez et réjouissez‑vous, car demain nous mourrons. Dans le dernier cas, mangez, buvez et réjouissez‑vous, car lorsque nous mourons, notre corps et ses péchés ne sont plus pertinents. Notre esprit purifié montera vers le Père de notre esprit de qui nous sommes venus avant d’être emprisonné dans cette création physique erronée, ainsi était cette hérésie gnostique.

Jude écrivait pour lutter contre les croyances et les pratiques diaboliques qui existaient dans l’Église et qui permettaient de pécher. Les écrits dans ces épitres générales sont très pertinents, justes et applicables au monde dans lequel nous vivons aujourd’hui où les mêmes doctrines diaboliques sont enseignées et trop souvent crues.