Le pardon, la clé d’un ministère de la réconciliation

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L’une des idées pour l’étude personnelle dans Viens, suis-moi pour la semaine du 9-15 septembre, 2019 est « Je reçois des bénédictions et je fais du bien aux autres quand je pardonne. »  Dans 2 Corinthiens 2 :5-11*, l’apôtre Paul  demande aux saints de Corinthe de pardonner à un homme qui a transgressé et « à faire acte de charité envers lui » (2 Corinthiens 2 :8*).  En fait, Paul les avertit que retenir le pardon des autres donne à « Satan… un avantage sur nous, car nous n’ignorons pas ses desseins » (2 Corinthiens 2 :11*).  Le pardon est un principe fondamental pour maintenir et renforcer une vie juste.

Comprendre les motivations de Satan

Christ triumphs over Satan

Lorsque Jésus a exercé son ministère parmi les Néphites après sa résurrection, il les a également averti en leur disant: « celui qui a l’esprit de querelle n’est pas de moi, mais est du diable, qui est le père des querelles, et il excite le cœur des hommes à se quereller avec colère » (3 Néphi 11:29).  L’une des raisons pour lesquelles le diable a recourt à la colère et incite à ne pas pardonner est pour nous distraire et nous amener à la confusion.  Satan aime aussi à avoir de la compagnie dans sa misère : « car il cherche à rendre tous les hommes malheureux comme lui » (2 Néphi 2:27).  Plus important encore, le diable est en désaccord avec les directives et les décisions de Dieu : « en ce jour-là, il fera rage dans le cœur des enfants des hommes et les incitera à la colère contre ce qui est bon » (2 Néphi 28:20).  Dans les trois cas, la colère de Satan et son incapacité à pardonner émanent d’une personnalité égoïste, frustrée, jalouse et vengeresse.

Être semblable au Christ requiert que nous pardonnions

Lorsque Pierre demanda au Christ, « …combien de fois pardonnerai-je à mon frère lorsqu’il péchera contre moi? » (Matthieu 18 :21*), Jésus met un cadre infini autour de la responsabilité humaine de pardonner : « …jusqu’à septante fois sept fois » (Matthieu 18 :22*).  Nous n’avons pas besoin de compter le nombre de fois que nous devrions pardonner; nous devrions simplement pardonner aux autres.

Un nombre est actuellement spécifié dans une révélation des derniers jours : « Mais s’il pèche contre vous une quatrième fois, vous ne lui pardonnerez pas, mais vous produirez ces témoignages devant le Seigneur, et ils ne seront pas effacés avant qu’il ne se repente et ne vous rende au quadruple dans toutes les choses en quoi il a péché contre vous. Et s’il le fait, vous lui pardonnerez de tout votre cœur, et s’il ne le fait pas, moi, le Seigneur, je vous vengerai au centuple de votre ennemi » (Doctrine et Alliances 98:44-45).  Même avec cette formule des « quatre coups », seul Dieu se venge : « Moi, le Seigneur, je pardonne à qui je veux pardonner, mais de vous il est requis de pardonner à tous les hommes (Doctrine et Alliances 64:10 ).

Woman taken in adultery

Dans une perspective éternelle, tous les êtres humains sont des « serviteurs inutiles » (Mosiah 2:21).  Dans la prière du Seigneur, Jésus enseigne : « pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Matthieu 6 :12*; 3 Néphi 13:11).  Les interactions humaines sont souvent tellement entremêlées par les offenses perçues et tellement compliquées par les dettes de qui doit quoi à qui, que seul Dieu peut déterminer les limites et démêler la logistique des paiements.  Pour être du côté pieux de la formule du pardon, les êtres humains doivent apprendre à se pardonner les uns les autres.  Immédiatement après « La prière du Seigneur », Jésus conseille sans équivoque : « Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi » (Matthieu 6 :14*; 3 Néphi 13:14).

Un exemple de pardon sud-africain

Devrait-il y avoir un motif en plus de recevoir le pardon divin pour avoir choisi de pardonner aux autres?  Le révérend Desmond Mpilo Tutu explique comment les sud-africains ont évité les massacres sanglants de vengeance après l’abolition de 50 ans de lois d’apartheid et la prise du pouvoir par un gouvernement démocratique dirigé par des africains noirs.

Reverend Desmond Tutu

Le révérend Tutu a expliqué que le concept africain, ubuntu, était à l’origine de cette résolution pacifique: « Il est très difficile de traduite le ubuntu en une langue occidentale.  Il parle de l’essence même de l’être humain… C’est-à-dire : « Mon humanité est retenue, elle est inextricablement liée à la vôtre. »  Nous appartenons à un faisceau des vivants.  Nous disons : « Une personne est une personne à travers les autres personnes. »  … Une personne ubuntu est ouverte et disponibles pour les autres, s’affirmant pour les autres, ne se sent pas menacée que les autres soient plus  capables ou meilleure qu’elle, car elle a l’assurance qui vient du fait de savoir qu’elle appartient à un tout plus grand qu’elle et se sent diminuée lorsque les autres sont humiliés ou diminués, lorsque les autres sont torturés, opprimés ou traités comme s’ils étaient moins que ce qu’ils sont.  …L’harmonie sociale est pour nous le summum bonum; le plus grand bien. …La colère, le ressentiment, la soif de vengeance, voire le succès grâce à une compétitivité agressive, corrodent ce bien.  Pardonner, ce n’est pas seulement être altruiste.  C’est la meilleure forme d’intérêt personnel.  Ce qui te déshumanise me déshumanise inexorablement.  Il donne aux gens de la résilience, leur permettant de survivre et d’émerger en étant toujours humain malgré tous les efforts déployés pour les déshumaniser » (Il n’y a pas d’avenir sans pardon, traduit par Alain Deschamps et Josiane Deschamps, Éditeur Albin Michel (1999), italiques gras ajoutés).

South Africa

Dans la perspective ubuntu, je me soucie de ce qui se passe non seulement à propos de moi, mais aussi à propos des autres.  J’apprends à devenir « SAGE AUTREMENT » : en ayant la sagesse de prendre soin du bien-être de tous les êtres humains.  Lorsque quelqu’un fait quelque chose qui blesse les autres cela me blesse aussi, je reconnais que les actions déshumanisantes ne sont pas bonnes pour « l’harmonie sociale ».  Nous appartenons tous à un « faisceau des vivants » et nous devons apprendre à partager et à participer pacifiquement les uns avec les autres.  Je pardonne à ceux qui me font du mal parce que nous sommes tous humains.  Ubuntu signifie que j’aime mes voisins; qu’ils soient mes ennemis, mes ravisseurs, mes bourreaux ou même mes meurtriers; et que je les aime comme moi-même. 

Le révérend Tutu ne suggère pas que tous les problèmes ont été résolus pour les sud-africains.  Il explique que le processus de pardon est comme des émotions en « montagnes russe » (Il n’y a pas d’avenir sans pardon, 262).  Les oscillations des émotions sont normales.  Le défi de tous les êtres humains de cette planète entière est de faire face chaque jour en ayant de l’espoir dans nos cœurs, des prières sur nos lèvres, de l’intelligence dans nos esprits et le pardon dans nos âmes.

Un ministère de réconciliation

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Paul veut que nous « soyons en Christ » et devenions « une nouvelle créature » (2 Corinthiens 5 :17*).  De persécuteur des chrétiens, il est devenu un défenseur intrépide de Jésus-Christ.  Par Jésus-Christ, Dieu « nous a donné le ministère de la réconciliation » (2 Corinthiens 5 :18*).  Nous devons nous efforcer continuellement à pardonner et à démontrer notre amour pour les autres.  Comme le conseille Elder Jeffrey R. Holland : « Soyez donc compréhensifs face aux faiblesses humaines – vos propres faiblesses comme celles des personnes qui servent avec vous dans une Église dirigée par des hommes et des femmes mortels bénévoles.  À part le cas de son Fils unique parfait, les personnes imparfaites sont tout ce avec quoi Dieu a toujours dû travailler » (« Je crois, Seigneur », Le Liahona, mai 2013 ).

Pour une étude plus approfondie sur ce sujet, voir le discours de Elder Jeffrey R. Holland, « Le ministère de la réconciliation », Le Liahona, novembre 2018.

*La Bible en français n’est pas disponible sur le site français de ChurchofJesusChrist.org