Foi – Un mot d’action

Foi – Un mot d’action

Les gens qui connaissaient Tom Moses disaient qu’il mettrait fin aux discussions avec les missionnaires dès qu’on lui parlerait de la Parole de sagesse. Il a écouté le message, et le soir même, il a cessé de fumer et il n’a jamais recommencé. Chaque fois que Tom exerçait sa foi, la vie l’amenait à agir, et ce qu’il faisait lui permettait de toucher les personnes autour de lui.

« Tom et moi nous sommes rencontrés à Halifax le 16 mai, et il m’a demandé si j’acceptais de sortir avec lui un soir, raconte Anne Moses. Bien qu’il n’ait pas été membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, il a commencé à venir aux réunions avec moi en juin. Au mois d’août, les missionnaires ont commencé à lui enseigner. Nous nous sommes mariés le 2 octobre, et Tom s’est fait baptiser deux semaines plus tard, le 17 octobre 1971, cinq mois après que nous nous étions connus. »
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Une semaine après son baptême, Tom a reçu sa paye. « Nous devions payer notre loyer et faire le paiement de la voiture. Il m’a demandé ce que nous devions faire. S’il payait la dîme, nous n’aurions absolument pas d’argent pour acheter de l’épicerie pour les deux semaines à venir. « Je lui ai dit de prendre la décision lui-même, se souvient Anne. Il a payé la dîme et un miracle s’est produit. Ma mère, avec qui je n’ai pas grandi et qui me rendait rarement visite, est arrivée chez nous avec des sacs d’épicerie, suffisamment pour que nous ayons de quoi manger jusqu’à la prochaine paye de Tom. »

S’appuyant sur sa foi, Tom s’est appliqué cœur et âme à vivre l’évangile. Il a aimé le Sauveur de tout son cœur. Un an après le mariage des Moses, la présidence du district les a encouragés à obtenir les bénédictions du temple. « Dès cet instant, Tom a décidé d’économiser l’argent nécessaire pour aller au temple de Londres, en Angleterre, le temple le plus près pour nous à cette époque, raconte Anne. Nous avons utilisé nos réserves alimentaires pour économiser suffisamment d’argent pour acheter des billets pour Tom, moi et nos deux enfants afin de traverser l’océan Atlantique et être scellés pour l’éternité ». Pendant qu’ils étaient en route vers le temple, ils ont été pris dans un embouteillage et ont presque manqué leur rendez-vous au temple. « Dieu merci, ils nous ont attendus. Ensuite nous nous sommes rendus compte que l’épouse du président de pieu, qui était mon escorte, avait oublié sa recommandation pour le temple, ajoute Anne. Malgré tous ces obstacles, nous avons été scellés le 7 juin 1973. »

Peu de temps après, Tom a été appelé comme président de branche de la nouvelle branche d’Halifax. « Pendant l’une de nos fréquentes visites chez les parents de Tom à Yarmouth, Tom s’est réveillé et m’a dit qu’il avait eu un sentiment très fort que nous devions déménager à Yarmouth, affirme Anne. Il y avait toutefois deux problèmes, il travaillait à Halifax, et l’Église n’était pas établie, car à leur connaissance, il n’y avait pas de membres dans la région de Yarmouth. Il en a parlé avec le président de mission qui l’a assuré que si nous déménagions, nous ne serions pas laissés à nous-mêmes ». S’appuyant sur leur foi, ils ont accepté un emploi à Yarmouth au sein de l’entreprise pour laquelle Tom travaillait déjà, bien qu’on l’ait averti que ce déménagement l’empêcherait de gravir les échelons de l’entreprise.

« Notre famille a tenu sa première réunion de l’Église seule dans une chambre au motel Eaton à Yarmouth, raconte Anne. Peu de temps après, nous avons emménagé avec les parents de Tom qui n’étaient pas membres de l’Église, mais tenions nos propres réunions là de toute façon ». Les Moses ne sont pas restés seuls bien longtemps. Tenant sa promesse, président Baker a envoyé des missionnaires. Peu de temps après, une famille membre de Halifax s’est installée tout près, puis une autre de Sackville. « Les missionnaires ont baptisé une autre famille, et nous avons découvert des membres qui avaient été baptisés par les ‘missionnaires itinérants’ quelques années plus tôt, ajoute Anne. Grâce à toutes ces personnes, il y avait suffisamment de membres pour tenir les réunions à la bibliothèque, et nous sommes devenus une école du dimanche tributaire (tributaire de Bridgewater, à environ 230 kilomètres – la branche la plus près) ». Lorsque le nombre de membres a augmenté, ils ont présenté une demande pour devenir une branche. Tom a été appelé comme président de branche. « Il encourageait toujours les membres à obtenir leur recommandation pour le temple et à se rendre en ce saint lieu », affirme Anne.
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Lorsque le temple de Washington D.C. a ouvert, cela voulait dire pour les Moses qu’ils pouvaient se rendre au temple en voiture plutôt que de faire le voyage en avion jusqu’à Londres. « Pendant 13 ans, au cours de la semaine de relâche du mois de mars, nous chargions la voiture et faisions le voyage, parfois terrifiant, jusqu’à Washington, souvent dans la neige, la grêle, le verglas et la neige fondante. Tom avait foi que nous arriverions en toute sécurité, et il en était ainsi », avoue Anne. Lors de leur premier voyage au temple de Washington D.C., Anne avait amené les noms de son grand-père et de ses arrière-grands-parents ainsi que ceux de beaucoup de membres de leur famille afin de faire les ordonnances du temple pour eux. Après avoir fait plusieurs ordonnances, ils se sont préparés pour sceller le grand-père d’Anne à ses parents. « Tom était substitut pour mon grand-père, moi pour la mère de mon grand-père et un de nos bons amis représentait le père de mon grand-père, explique Anne. Lorsque le scelleur a lu le nom de mon grand-père, il a hésité, puis l’a répété. Un esprit très spécial a rempli la salle. J’ai regardé Tom. Nous avions tous les deux les larmes aux yeux. En fait, toutes les personnes qui se trouvaient dans la pièce avaient ressenti la même joie profonde. Le scelleur nous a dit que pendant le scellement, toutes les chaises dans la grande salle de scellement étaient occupées. Il m’arrive d’oublier facilement des événements qui se produisent dans ma vie, mais c’est un des événements sacrés que je vais toujours chérir. »

Avec le temps, la branche de Yarmouth ne se réunissait plus dans la maison des Moses sur la rue Vancouver, mais dans la nouvelle chapelle où les membres se rassemblent encore aujourd’hui. Tom a servi comme président du district de Yarmouth. Quelques années plus tard, les deux districts sont devenus le pieu de Darmouth, en Nouvelle-Écosse.

La ferme détermination de Tom de vivre l’évangile l’a poussé à aller encore plus loin. Il s’est impliqué dans la collectivité comme chef louveteau, entraîneur de l’équipe de baseball et bénévole à la banque alimentaire. Il a consacré d’innombrables heures au service de la collectivité. « Il avait toujours été déçu que la collectivité où il vivait quand il était jeune n’arrivait pas à s’entendre sur bien des questions, se souvient Anne. Il voulait que la collectivité où il habitait maintenant règle ses différends et soit unie ».

Tom a pensé que si toute la ville travaillait ensemble pour construire un centre communautaire, ce projet rassemblerait tous les résidents et leur donnerait un sentiment d’unité. La population a réagi favorablement à l’idée de Tom. Lui et Anne ont formé des comités, recueilli de l’information et répondu aux préoccupations de certaines personnes. En peu de temps, tous se sont entendus sur un emplacement et un plan d’action. « Des membres de confessions baptistes, catholiques, wesleyennes, anglicanes et mormones ont travaillé ensemble, côte à côte et ont construit le merveilleux centre communautaire que nous avons maintenant, raconte Anne. Nous l’avons terminé sans nous endetter, tout était payé! »

Avec le temps, le mariage de Tom et Anne leur a apporté des bénédictions qu’ils n’auraient pu imaginer au début. Lorsque Tom a été atteint d’une maladie des reins en 2009, ils ont découvert qu’Anne était un donneur parfaitement compatible. Elle lui avait donné son cœur le jour où ils se sont mariés, et le 11 juin 2009, elle lui a donné un de ses reins, un sacrifice qu’elle a fait avec joie. Tom est décédé subitement le 13 janvier 2010.

Bien que Tom ait été un homme humble qui ne cherchait aucunement à être louangé ou remarqué par qui que ce soit, le jour de ses funérailles, la plus grande église de la région était remplie à craquer. Parmi les personnes présentes, il y avait des pasteurs et des prêtres de cinq autres confessions religieuses. Pendant le café de l’amitié qui a suivi, beaucoup de personnes racontaient comment Tom les avait aidées. « Il a touché le cœur des gens de bien des façons, affirme Anne. Il nous manque terriblement et pourtant l’héritage que Tom a laissé à sa famille, aux membres de la branche et de notre collectivité est son exemple d’humilité dans sa façon de vivre l’évangile et son amour pour le Seigneur Jésus-Christ en servant en tout temps et en tout lieu dans la mesure où il le pouvait ». Pour Tom, le mot « Foi » signifiait agir.
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