Défendre ses croyances

Défendre ses croyances

Lorsqu’elle est entrée dans sa préadolescence, la vie familiale n’était pas idéale pour Jordyn Felhauer, qui allait devenir missionnaire de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. En fait, la religion ne faisait pas partie du quotidien de la famille Felhauer. Ce n’est que grâce aux tendres miséricordes du Sauveur et à la persévérance de la jeune Jordyn que le baptême, la conversion et le service missionnaire a un jour fait partie de la vie de la famille.

« Mes grands-parents étaient devenus membres de l’Église, et lorsque le frère de ma mère a eu 19 ans, elle voulait qu’il parte en mission et qu’il la baptise, raconte Jordyn. Toutefois ce n’était pas sa foi en l’Église de Jésus-Christ et en ses ordonnances qui la motivait. Elle voulait seulement qu’il n’ait pas à joindre l’armée. »
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Bien que la mère de Jordyn ait été baptisée, elle n’était pas demeurée active. « Après que maman a été baptisée, nous n’allions pas à l’église, affirme-t-elle. Les principes de l’évangile n’ont jamais été appliqués chez nous. »

Plus tard, la famille a quitté Houston, dans le nord de la Colombie-Britannique, pour s’installer à Cranbrook, dans le sud-est de la province. C’est là, dans cet endroit isolé, que les « hasards » divins ont commencé à survenir dans la famille Felhauer. « Un jour que nous allions en ville, nous sommes passés devant une chapelle SDJ, se souvient Jordyn. Maman a dit ‘Hé! C’est dans cette église que j’ai été baptisée’. Le dimanche suivant, nous sommes allés à cette chapelle et j’ai rencontré Taellor. Elle est devenue ma meilleure amie et c’est grâce à elle que je suis allée à l’église. »

Comme cette amitié se solidifiait et que Jordyn fréquentait souvent les membres de l’Église, elle était devenue une non-membre « active ». Pendant une classe de l’École du dimanche, l’instructrice a dit : « Vous avez toutes été baptisées et vous avez toutes reçu le don du Saint-Esprit ». Cette simple phrase a retenu l’attention de Jordyn. Je me suis dit ‘attendez une minute…je n’ai pas reçu ce don!’ J’étais préoccupée et un peu triste, car je n’avais pas ce don que toutes les autres avaient. Je voulais avoir le don du Saint-Esprit. »

Après les réunions ce jour-là, Jordyn est retournée à la maison et a passé le reste de la journée à se demander comment elle pourrait recevoir ce don important. « Ce soir-là, j’ai demandé si je pouvais me faire baptiser. La guerre a éclaté! Mon père a répondu ‘Il n’en est absolument pas question!’ Je me suis sentie très triste et nous n’en n’avons plus parlé. »

Jordyn était quand même reconnaissante de pouvoir continuer d’assister aux réunions de l’Église. Puis, lorsqu’elle avait 14 ans, on l’a invitée à participer à un voyage au temple pour les jeunes de la paroisse. Même si elle savait qu’elle ne pourrait pas prendre part aux baptêmes pour les morts, elle a accepté de participer à cette sortie. « Je me souviens que j’étais assise dans la salle d’attente. Je les ai tous vus vêtus de blanc, ils avaient l’air si heureux et en paix. J’ai eu ce sentiment irrépressible que j’étais là où je devais être, que le temple devait être mon objectif et que je ne voulais être nulle part ailleurs sur la terre. »

Après cette expérience spirituelle, Jordyn est retournée chez elle avec une ferme résolution. « Ce soir-là, je me suis mise à genou pour la première fois pour prier Dieu et lui demander d’adoucir le cœur de mon père afin que je puisse me faire baptiser. J’ai pleuré, je me suis relevée et je suis allée voir mon père. »

« Ne dis rien et écoute seulement ce que j’ai à dire, lui ai-je dit. Je suis assez vieille maintenant pour décider si je veux être baptisée, et je veux être baptisée! ». Après un moment de réflexion, son père a regardé Jordyn dans les yeux et lui a dit « Si c’est ce que tu veux vraiment, tu peux te faire baptiser ». « J’étais surprise, affirme Jordyn. Je savais que mon Père céleste m’avait entendue quand je lui avais demandé d’adoucir le cœur de mon père. »

Les missionnaires ont été appelés et les leçons ont commencé. La sœur de Jordyn a également participé aux discussions, et les deux jeunes filles ont été baptisées le 23 décembre 2008.

Il y avait une autre étape à franchir pour participer pleinement à la mission de l’Église. « À cause des missionnaires qui m’avaient enseignée, affirme sœur Felhauer, j’avais toujours voulu servir une mission. J’ai dit à mon père que je voulais partir en mission et il m’a répondu ‘Il n’en est absolument pas question!’ Je lui ai dit que ça n’avait pas d’importance puisque je ne pouvais pas partir en mission avant l’âge de 21 ans. »
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Quelques semaines plus tard, pendant qu’elle écoutait le discours d’ouverture de la conférence générale d’octobre 2012 de l’Église offert par président Thomas S. Monson, elle a entendu ces paroles qui allaient changer sa vie :

« J’ai le plaisir d’annoncer qu’à partir de ce jour, tous les jeunes hommes dignes et capables qui ont obtenu leur diplôme d’études secondaires ou son équivalent, quel que soit leur lieu de résidence, auront l’option d’être recommandés pour le service missionnaire à partir de l’âge de dix-huit ans au lieu de dix-neuf.

Tandis que nous méditions dans la prière sur l’âge auquel les jeunes hommes peuvent commencer leur service missionnaire, nous avons aussi réfléchi à l’âge auquel les jeunes filles pourraient servir. Aujourd’hui j’ai le plaisir d’annoncer que les jeunes filles capables et dignes qui ont le désir de servir peuvent être recommandées pour le service missionnaire à partir de l’âge de dix-neuf ans au lieu de vingt-et-un. »

Sœur Felhauer se rappelle « Je savais alors que j’allais partir en mission. Ma mère était d’accord et, bien que mon père n’était pas content, j’ai décidé de servir une mission. »

La lettre des autorités de l’Église est arrivée peu de temps après. Sœur Felhauer était appelée à servir dans la mission canadienne de Vancouver. Les préparations ont été faites, les au revoir ont été dits et la nouvelle missionnaire est entrée à temps plein au service du Sauveur.

Le Sauveur avait toutefois d’autres tendres miséricordes. « Mon évêque m’a écrit pour me dire que mon père était toujours aussi têtu qu’il l’avait toujours été, mais que ma mère progressait dans l’évangile, qu’elle avait reçu un appel pour servir à la Société de Secours et qu’elle faisait un travail incroyable dans l’Église.

« L’évangile nous apporte des bénédictions, affirme sœur Felhauer. Ma mère m’a dit que j’avais ‘une très vielle âme’ et que mon âme devait être plus vieille que la sienne.

En janvier dernier, papa m’a écrit une lettre dans laquelle il disait : ‘Je ne comprends pas ce que tu fais ni pourquoi tu le fais, mais je suis fier d’avoir une fille qui défend ses croyances’. »