De l’Ukraine avec Foi

De l’Ukraine avec Foi

Les paroles d’Alma au verset 4 du chapitre 38 ont une signification spéciale pour Elder Kenneth McKenny, de Leduc, en Alberta. « Car je sais que tu as été dans les liens; oui, et je sais aussi que tu as été lapidé pour l’amour de la parole; et tu as supporté tout cela avec patience, parce que le Seigneur était avec toi; et maintenant tu sais que le Seigneur t’a délivré. » (Italique ajouté). 

Bien qu’Elder McKenney n’ait pas subi les agressions physiques qu’a endurées Shiblon, un héro du Livre de Mormon, la situation était grave. Dans le cas de l’elder de Leduc, en Alberta, et de l’armée de missionnaires qui servaient avec lui, ils s’en sont tous tiré sains et saufs, bien qu’ils se soient trouvés au milieu d’un des conflits mondiaux qui ont éclaté en 2014. 
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Son affectation initiale en tant que missionnaire a commencé de la façon habituelle. « Lorsque j’ai reçu mon appel, j’étais stupéfait de voir mon nom sur la feuille, raconte‑t‑il. J’étais sous le choc. J’ai constaté que je devais apprendre le russe. Les larmes coulaient sur mes joues, et l’Esprit a ensuite confirmé que c’était là que je devais aller. » 

C’est le sentiment qu’a ressenti Elder McKenney lorsqu’il a ouvert sa lettre d’appel en mission, qui indiquait qu’il allait servir dans la Mission de Donetsk, en Ukraine. Ce que n’explique pas une lettre d’appel en mission, c’est ce qui se passera après l’arrivée du missionnaire dans le pays où il doit servir. 

Dans les bulletins de nouvelles, on montre maintenant en détails les manifestations, la violence et les conflits militaires qui touchent la majorité de l’Ukraine. Toutefois, Elder McKenney est arrivé avant le début de ces troubles. Pendant plus d’un an, lui et son compagnon ont travaillé diligemment pour apprendre la langue, trouver une façon d’aborder les Ukrainiens et rendre leur témoignage que la doctrine du Christ pouvait enrichir leur vie. « Cependant, après avoir servi à Donetsk pendant 15 mois, la situation a empiré, se souvient‑il. Nous avons vu de gros groupes de personnes manifester et avons été témoins d’émeutes devant les principaux immeubles, certaines de ces émeutes avaient lieu tout près du bureau de la mission. »  

Ce dont étaient témoins Elder McKenney et ses compagnons s’est produit après la révolution en Ukraine. Le président du pays a fui le pays en février 2014. Le 3 mars, les citoyens ont pris d’assaut le Siège de l'administration de l'oblast, à Donetsk, agitant des drapeaux russes et criant « Russie! Les berkouts sont des héros! » Lorsque la police a repris le contrôle des immeubles du gouvernement et que les autorités ont dénoncé le statut politique de l’Ukraine, les missionnaires se sont trouvés pris en plein milieu du conflit pro-russe en Ukraine. 

Lorsque les troubles ont empiré, Robert B. Lochhead, le président de la mission, a envoyé des messagers informer tous les missionnaires qu’ils devaient faire leurs bagages et se préparer à partir.  « Il avait eu ordre des dirigeants de nous sortir de là et de nous transférer à Kiev, affirme Elder McKenney. Président Lochhead nous a assuré que nous serions tous en sécurité. ‘Le Seigneur contrôle la situation, a‑t‑il dit. Il va prendre soin de ses missionnaires et des saints de Donetsk. Tout va bien aller.’ » 
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L’important groupe d’elders et de sœurs missionnaires est monté à bord du train tard dan la nuit et on a chargé rapidement les dernières valises à bord. Les missionnaires ont ensuite jeté un coup d’œil par les fenêtres et ont constaté que président et sœur Lockhead et beaucoup de saints russes étaient venus leur dire au revoir et leur envoyaient la main.   

Peu de temps après le départ, le train s’est arrêté. Lorsque les jeunes hommes et les jeunes femmes ont regardé par la fenêtre, ils ont vu un autre train chargé de chars d’assaut, de camions militaires et d’hommes armés qui se dirigeait vers la ville de Donetsk qu’ils aimaient tant. « Nous avons été troublés par cette vision, explique Elder McKenney. Nous nous inquiétions pour les membres de l’Église et la population de Donetsk. J’ai beaucoup prié, longtemps et avec ferveur, pour les membres de l’Église en Ukraine, que j’aimais beaucoup.  » 
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En arrivant à Kiev, les elders et les sœurs missionnaires qui avaient dû être transférés ont été accueillis par frère Clebingat, le président de la mission. Il était évident qu’ils ne seraient pas affectés à Kiev de façon permanente. « Nous avons continué à prier et à étudier, et nous espérions trouver quelque réconfort », se souvient Elder McKenney. Après un long mois d’attente, la nouvelle est arrivée : tous les missionnaires qui se trouvaient à Donetsk devaient faire leurs bagages pour un autre transfert d’urgence. 

On a regroupé les serviteurs réfugiés du Sauveur dans une chapelle près du temple en banlieue de Kiev avant leur départ. « Le président de mission a sorti un fichier portant nos noms, raconte Elder McKenney. Il nous a rassurés en disant que nous devions aller là où le Seigneur voulait que nous soyons à ce moment-là. » 
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« Soyez contents de l’endroit où vous avez servi et réjouissez‑vous, a conseillé le président. Acceptez la situation et soyez heureux de  l’endroit où vous êtes transférés. » Lorsqu’il a commencé à lire les noms, les missionnaires étaient assis, nerveux et attentifs. Il est rapidement devenu clair pour le groupe que chaque missionnaire était réaffecté dans son pays. « Il y a eu des cris de joie, affirme Elder McKenney. J’ai ensuite entendu mon nom, j’étais appelé à servir dans la Mission canadienne d’Halifax. J’ai presque sauté de mon siège, je savais que c’était là qu’un de mes amis de ma paroisse avait été appelé à servir. » 

Lorsqu’Elder McKenney et un autre de ses compagnons à Kiev sont arrivés à Halifax, président Leavitt était là pour les accueillir. « Nous étions heureux. Nous nous sentions chez-nous, se souvient‑il ».

Maintenant, il ne reste plus que sept mois à sa mission, le missionnaire déplacé se rappelle le sentiment d’anxiété ressenti. « Je me souviens que je n’étais pas certain pourquoi j’étais ici, même si j’avais ressenti que c’était bien de venir ici lorsque j’ai reçu l’appel. Toutefois, je me suis souvenu avoir ressenti que c’était l’endroit où je devais terminer ma mission. L’Esprit me l’avait confirmé. »

Ensuite lui et son compagnon se sont mis au travail. « Nous avions prévu de frapper aux portes d’une rue. La première porte où nous avons frappé, TJ a ouvert et nous a demandé un Livre de Mormon.  Le dimanche suivant, nous avons reçu un appel à la chapelle. C’était TJ. Il avait téléphoné à la chapelle pour nous joindre. Il m’a demandé un autre exemplaire du Livre de Mormon qu’il voulait donner à son cousin. J’étais heureux et sans voix. Il m’a ensuite demandé si nous pouvions le rencontrer ce même jour, tout de suite. Les deux missionnaires ont continué d’enseigner les leçons à TJ et à son cousin. « Il est très humble et compréhensif. Il est un de ceux que le Sauveur a préparés. » 
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Après un transfert à l’Île‑du‑Prince‑Édouard, une autre région de sa nouvelle mission, Elder McKenney a réfléchi à la façon dont les défis qu’il avait dû relever pendant sa mission l’avaient aidé à se préparer pour servir plus tard. « Mon écriture préférée, qui m’a beaucoup aidé pendant ma mission est Josué 1 : 9 ‘Ne t’ai‑je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage? Ne t’effraie pas et ne t’épouvante pas, car l’Éternel, ton Dieu est avec toi partout où tu iras.’ » 

« La vie est pleine de changements imprévus, affirme Elder McKenney. C’est un fait que nous devons accepter et surmonter. C’est toutefois plus facile à dire qu’à faire, comme j’en ai fait l’expérience. Nous devons d’abord avoir foi en Dieu et en son fils Jésus‑Christ. Sans Lui, il n’y aurait pas d’espoir. Notre foi en Lui nous aide à surmonter les difficultés de la vie et les changements qui surviennent. Nous pouvons tirer beaucoup de force du sacrifice expiatoire de Jésus‑Christ. » 

« Je sais que le Sauveur aime chacun de nous et qu’Il veut ce qu’il y a de mieux pour nous. Je sais que des changements surviennent dans nos vies pour une raison. Nous ne comprenons peut‑être pas cette raison immédiatement, mais il y a une raison. Je sais que chacun de nous a la capacité d’accepter le changement et peut devenir une meilleure personne grâce à ce changement. Je sais que Dieu vit et qu’Il veille sur nous. Je sais que ces choses sont vraies et je sais que le Sauveur est avec chacun de nous en tout temps. »