Au service des enfants de notre Père céleste : Foi et espoir

Au service des enfants de notre Père céleste : Foi et espoir

« Au service des enfants de notre Père » est une série d’articles regroupant des extraits sélectionnés dans le journal de frère Christensen. Il a voyagé dans bien des régions du monde servant charitablement les enfants les plus pauvres de notre Père céleste, beaucoup d’entre eux vivant dans les plus terribles conditions. Les expériences qu’il y décrit (et qui n’ont pas été modifiées) ont été regroupées en collections et illustrent bien les attributs ou les qualités chrétiennes que possèdent ces gens merveilleux.

« C’est pourquoi, si un homme a la foi, il doit nécessairement avoir l’espérance; car, sans la foi, il ne peut y avoir d’espérance. » Moroni 7: 42

« C’est pourquoi, quiconque croit en Dieu peut espérer avec certitude un monde meilleur, oui, une place à la droite de Dieu, espérance qui vient de la foi et constitue, pour l’âme des hommes, une ancre qui les rend sûrs et constants, toujours abondants en bonnes œuvres, amenés à glorifier Dieu. » Ether 12: 4

Au cours des huit dernières années, j’ai voyagé de par le monde à la recherche d’enfants devenus orphelins en raison d’un désastre, d’une maladie, de violence ou de la pauvreté. Cette aventure m’a mené en Haïti, aux Philippines, en Guyana, au Japon et dans bien des régions d’Afrique.

Bien que je sois né et que j’aie grandi au Canada, j’ai toujours senti le besoin d’aider mes jeunes frères et sœurs peu importe où ils pouvaient être. Je me suis mis à la recherche de ceux qui ne pouvaient s’aider eux‑mêmes et je leur ai apporté les bénédictions que mon Père m’a données en me confiant la tâche de « paître ses brebis ». Ces récits relatent quelques‑unes des nombreuses et merveilleuses expériences que j’ai vécues en faisant ce travail en Afrique.

Bien des régions que j’ai visitées n’étaient pas « sécuritaires ». Je me retrouvais souvent dans les plus épouvantables bidonvilles, des régions éloignées ou des secteurs touchés par des troubles civils. Bien que l’on m’ait conseillé d’éviter ces endroits, je savais que c’était là que les besoins seraient les plus criants et que personne d’autre ne s’y aventurerait. Je n’ai jamais craint pour ma sécurité, car je savais que je travaillais pour le Seigneur et qu’il prendrait soin de moi lorsque la situation deviendrait difficile. Notre Père céleste nous a promis cette protection par la bouche d’Ésaïe qui a dit : « Ne crains rien, car je suis avec toi; ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu; je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite triomphante. » Ésaïe 41: 10

J’ai découvert que les gens d’Afrique ont une très grande foi. Cette force vient du fait qu’ils s’en remettent entièrement au Seigneur pour leur survie. La profondeur de leur humilité est sans limite et ils tirent leur réconfort du fait qu’ils savent que Dieu les aime et qu’il les aidera à traverser leurs difficultés. Ils s’appuient sur le Seigneur dans tout ce qu’ils font.

Entrée dans le journal : NOUS MANGEONS ENSEMBLE OU NOUS AVONS FAIM ENSEMBLE

Aujourd’hui, j’étais dans les bidonvilles de Nairobi, car j’avais entendu parler d’un autre orphelinat dans le besoin. Lorsque j’ai franchi la petite entrée, il était tout à fait clair que ces enfants vivaient dans la misère. J’ai tout d’abord rencontré l’homme qui, avec son épouse, s’occupait des 48 enfants du centre. Leur maison n’est qu’une petite pièce parmi les autres. À ce moment‑là, il était occupé à donner un médicament à un enfant de deux ans atteint du sida. Après avoir discuté brièvement, je lui ai demandé de me montrer les différentes pièces. Une des chambres hébergeait 28 garçons qui couchaient à quatre dans des lits superposés. Bien que tout ait été bien rangé, il n’y avait pas beaucoup d’espace pour se déplacer autour des lits. La situation était la même dans la chambre des filles. J’ai alors demandé à voir la salle d’entreposage où il gardait la nourriture. Lorsqu’il a déverrouillé une troisième porte, j’ai pu constater que la pièce était entièrement vide. Je lui ai demandé où était la nourriture. « Nous n’en avons pas » a‑t‑il répondu simplement. Tout innocemment, je lui ai demandé ce qu’ils mangeraient pour souper, et il m’a dit que par la grâce de Dieu ils mangeraient aujourd’hui. Je lui ai dit que j’admirais sa foi, mais je voulais savoir ce qui se passerait s’il n’y avait aucune nourriture qui arrivait avant l’heure du souper. Il a simplement dit : « Nous endurerons notre faim jusqu’à ce que nous ayons de la nourriture. »

Une telle foi et une telle confiance en Dieu sont choses communes chez ces gens merveilleux. Nous avons veillé à ce qu’il y ait de la nourriture ce soir‑là et nous avons pris des mesures pour réduire leurs difficultés quotidiennes.

Entrée dans le journal : CET ENDROIT EST TROP DANGEREUX

Lors de notre premier voyage au Kenya, nous sommes arrivés dans la ville de Nairobi. L’ancien ministre des Affaires étrangères nous faisait visiter la ville. J’ai demandé à visiter Kibera, le plus grand bidonville de l’Afrique de l’Est où vivent plus de 1 300 000 personnes. Il nous a répondu que c’était beaucoup trop dangereux et que lui‑même n’irait pas, et il était originaire de Nairobi. J’ai demandé de nouveau à y aller et il a accepté de nous faire faire le tour du périmètre, mais qu’il n’arrêterait pas la voiture et que nous devions garder les fenêtres fermées et les portes verrouillées. Je ne voyais pas l’utilité de nous promener autour du bidonville sans y entrer, mais il insistait vraiment. À la fin de la journée, il nous a ramenés à notre hôtel. Le lendemain matin, je suis allé voir le réceptionniste de l’hôtel et je lui ai expliqué que je désirais aller à Kibera. Il a secoué la tête et m’a dit que c’était beaucoup trop dangereux d’aller à cet endroit, et que les blancs n’allaient jamais dans ce bidonville. Frustré de ne pouvoir me rendre au bidonville, je suis descendu dans la rue et j’ai hélé un taxi. Je lui ai dit que je voulais aller à Kibera. Il s’est penché vers moi et m’a dit : « l’homme blanc ne va pas à Kibera ». Agacé, je lui ai demandé dans quelle direction se trouvait le bidonville, et il a pointé par‑dessus son épaule. Lorsqu’il est parti, j’ai décidé que je m’y rendrais à pied et je suis parti.

Il m’a fallu environ deux heures pour m’y rendre, et je dois admettre que j’étais un peu inquiet, mais je savais que c’était là qu’on avait besoin de nous alors je suis entré dans le bidonville. Ce que j’ai vu était très démoralisant. Les gens vivaient dans des taudis. Des morceaux de métal attachés ensemble formaient ce qu’on pourrait appeler des murs et un toit. Il y avait des enfants partout, vêtus de haillons et qui, de toute évidence, n’allaient pas à l’école. Sans aucun service sanitaire, il y avait des déchets partout où nous regardions, et beaucoup de gens qui n’avaient rien à faire.

Après un moment, j’ai commencé à parler aux gens pour essayer de comprendre leur situation. Lorsque je me suis approché d’un homme, il m’a expliqué qu’il était un pasteur, et il m’a invité dans son église qui n’était qu’une cabane en tôle. Il y avait une pièce où se trouvait son lit et une autre pièce où il prêchait. Quatre femmes étaient assises sur un banc, et je lui ai demandé ce qu’elles faisaient. Il m’a expliqué qu’elles priaient pour que quelqu’un les embauche pour la journée afin qu’elles puissent acheter de la nourriture pour leur famille. J’avais vraiment trouvé les plus pauvres des pauvres. C’est ici que nous allions travailler, et maintenant nous aidons 12 orphelinats à Kibera.