Plus près de Dieu

Plus près de Dieu

Un matin de novembre 2008, j’ai soudain eu l’impression que je ne pouvais plus respirer, que je manquais d’air. J’ai cru que je faisais une crise cardiaque. Mon épouse a composé le 911, les ambulanciers sont venus, m’ont donné une injection d’un calmant quelconque et m’ont ensuite embarqué dans l’ambulance. J’ai perdu conscience en route.

Lorsque je suis arrivé à l’hôpital, le médecin de garde était l’un des meilleurs chirurgiens vasculaires en Colombie-Britannique. L’opération de mon aorte par l’équipe chirurgicale a duré 14 heures. Lorsqu’on m’a ramené à ma chambre, on a dit à mon épouse Janet que mes chances de survie n’étaient que de 5 %.

Pendant les jours qui ont suivi, Janet était très bouleversée. Elle était chrétienne et membre d’une autre église. J’avais joint l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours cinq ans plus tôt, en novembre 2003. Mon épouse a communiqué avec un membre de ma paroisse qu’elle connaissait et lui a expliqué ce qui était arrivé. Elle a été très impressionnée par tous les gens qui ont prié pour moi et tout le soutien offert.

Quelques jours plus tard, j’étais toujours plongé dans un coma artificiel induit par la morphine, car il était important que je ne bouge pas après l’opération délicate que j’avais subie. Vers la dixième journée, les médecins ont commencé à me faire sortir du coma. Mes chances de survie ont augmenté à 50 %.

Lorsque je me suis réveillé, j’ai vu mon épouse assise là. C’était une expérience extraordinaire, la plus intense que j’ai vécue au cours de ma vie. Lorsque j’étais parti en ambulance, je savais que j’étais en train de mourir et je n’avais pas dit au revoir à mon épouse. Lorsque je me suis réveillé et que je l’ai vue, nous nous sommes mis à pleurer elle et moi. Je ne suis pas une personne très émotive, mais j’étais émerveillé de la voir là.

Je n’ai qu’un vague souvenir des deux semaines suivantes, car on me donnait de fortes doses de morphine. Malgré ce brouillard dans lequel j’étais, je sentais que ma croyance en mon Père céleste devenait plus forte. Je pense que je me rendais compte que je venais de passer au travers d’un incident qui aurait très bien pu être fatal. Mon épouse m’a dit que beaucoup de gens avaient prié pour moi, y compris des voisins chrétiens. Plusieurs membres de l’Église sont venus prier pour moi à mon chevet et j’ai reçu une bénédiction de la prêtrise.
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Au cours de la première semaine de décembre, j’étais redevenu assez conscient. Une plaie est apparue sur le mollet de ma jambe droite et en quelques heures la gangrène s’est développée. Une semaine plus tard, mon médecin m’a annoncé qu’il allait devoir amputer ma jambe. Un sentiment d’horreur s’est emparé de moi sous l’effet de la morphine. Je n’arrivais pas à comprendre. C’était horrible.

Plus tard dans la matinée ce jour-là, deux frères de ma paroisse m’ont donné une autre bénédiction de la prêtrise. J’ai alors ressenti une sensation de calme et de paix. Soudain, j’ai compris que j’allais survivre à cette amputation et que tout irait bien. Je m’en suis remis spirituellement au pouvoir de la bénédiction de la prêtrise en faisant preuve d’une foi totale, un merveilleux sentiment m’a alors envahi et j’ai su que, grâce à ma soumission et à ma foi, tout irait bien.

Depuis que j’avais été admis à l’hôpital, je n’avais pas été en mesure d’engager une conversation cohérente avec qui que ce soit. Après avoir reçu la bénédiction de la prêtrise, je me suis réveillé et j’ai parlé avec ces hommes pendant 10 à 15 minutes. L’un d’entre eux a été si impressionné qu’il a téléphoné à mon épouse et lui a dit que tout irait bien. Il était vraiment convaincu que tout irait très bien.

Beaucoup de prières ont aussi été dites pour moi ailleurs. Ma mère, qui vit en Angleterre, a demandé aux membres de son église et de plusieurs autres églises en Angleterre s’ils pouvaient prier pour moi. Il y avait des membres d’autres congrégations que la mienne au Canada qui priaient pour moi en plus des membres de ma propre église.

J’ai reçu mon congé de l’hôpital à la fin de janvier. Bien que j’aie quand même dû prendre des médicaments pour la douleur, l’inconfort était relativement mineur. Je dois en accorder le crédit à la foi exercée dans la prière et à ma propre croyance que Père céleste était avec moi pendant cette épreuve et qu’Il est toujours à mes côtés.
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Lorsque je suis sorti de l’hôpital, mon médecin a prescrit des séances de réadaptation. On m’a dit qu’après une amputation, les gens de mon âge réussissaient rarement à se passer d’un fauteuil roulant et encore moins à marcher. Je suis allé en réadaptation et j’ai suivi une thérapie de renforcement musculaire pendant quelques mois. À la fin de mai, j’étais prêt pour qu’on m’installe une prothèse. En l’espace d’un mois je pouvais marcher et deux semaines plus tard, je marchais sans l’aide d’une canne.

Je n’avais jamais compris comment les épreuves peuvent nous rendre plus fort, mais maintenant je crois vraiment que c’est le cas. Placer notre vie entre les mains de Dieu par l’entremise des prières faites par d’autres personnes peut nous rapprocher de Père céleste.

Une autre grande bénédiction de Dieu a résulté de ces expériences. Le soutien des membres de l’Église et le pouvoir de la prière dont a été témoin mon épouse l’ont incitée à se faire baptiser, ce qu’elle a fait le 24 mai 2009.

Perdre ma jambe n’a pas beaucoup changé mon style de vie. Je peux encore faire du vélo et de la moto et naviguer sur mon vieux bateau. La vie est belle et je suis heureux d’aller à l’église et de servir dans l’église, surtout avec mon épouse à mes côtés.
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