Martha Dziubenko, âgée de quatre-vingt-dix ans, a vécu une vie pleine de défis et de difficultés. Elle a été une servante dès son enfance. Malgré les circonstances que peu de gens peuvent s’imaginer, Martha reste reconnaissante et centrée sur le Christ dans ses pensées et dans son attitude. Une vie centrée sur sa croyance au Christ et des services donnés librement ont rendu son esclavage honorable. « Je suis née en Ukraine, dans une famille chrétienne. Lorsque j’étais enfant, je priais mon Père céleste en lui disant que si je pouvais travailler, j’aiderais les gens. Il m’a entendu. Je fais de mon mieux pour aider les gens », dit-elle.
La famille de Martha, comme de nombreuses familles d’Ukraine vivant sur des fermes à l’époque de Staline, était pleine d’espoir pour l’indépendance de la Russie. Dans la tentative de Staline pour éviter une révolution en Ukraine, il provoqua une famine de masse et fit mettre en prison les propriétaires fonciers, y compris le père de Martha, laissant ainsi les épouses qui étaient sans instructions ainsi que sa mère sans aucun soutien, elles durent alors quitter leurs maisons. La mère de Martha trouva une maison abandonnée, elle y amena ses enfants ainsi que son père et fit des lits de paille pour qu’ils puissent y dormir. La nourriture était rare. Les autorités ont accusé le grand-père de Martha, un baptiste, de répandre la parole de Dieu. Son grand-père préféra aller en prison pour que la famille de Martha puisse fuir et échapper à la grave persécution.
Plus tard, le grand-père de Martha a été libéré de prison et est revenu vivre avec sa famille. « Si on vous demande à propos de votre croyance en Dieu, vous devrez dire ‘non’! ‘C’est mentir ou mourir’ lui a-t-on dit s’il voulait être libéré, » explique Martha. « On a dit à mon père et mon grand-père de cacher leurs Bibles et de ne jamais parler aux enfants à propos de la religion, s’ils voulaient vivre. »
Lorsque Martha avait 12 ans, son père est décédé. La famille fut séparée une fois de plus. Sa mère est retournée en Ukraine pour finir ses études. Martha était maintenant toute seule dans un foyer russe. Lorsqu’elle est devenue plus vieille, Martha remarqua des gens avec des Bibles qui allaient de maison en maison et qui parlaient de Jésus-Christ. Martha se tenait près des portes et écoutait les gens qui étudiaient et chantaient des cantiques. « J’ai une bonne mémoire, » dit-elle. « Les cantiques sont une autre Bible que l’on garde dans son cœur. Je travaillais en chantant des cantiques dans mon cœur. Apprendre à propos de Jésus me rendait heureuse. »
Plus tard, Martha est allée au collège et est devenue infirmière. Alors, que la Seconde Guerre mondiale faisait rage, elle se souciait à propos des blessés de l’Union Soviétique, de la Pologne ainsi que ceux de l’Ukraine; son seul salaire était des rations alimentaires et des cigarettes. Elle aimait tout de même la bénédiction qu’elle avait de pouvoir servir les autres. Sous le règne d’Hitler, les allemands prirent des esclaves. En 1942, Martha a été prise comme esclave pour travailler sur une ferme allemande. Là, elle a appris la langue polonaise, afin de mieux servir ses compatriotes polonais qui étaient esclaves. Elle travaillait de 5 heures du matin à 8 heures du soir – 15 heures par jour, pendant 1,085 jours – 16,275 heures sans salaire. Lorsque la guerre pris fin, les esclaves devaient être tués. Beaucoup de ses camarades polonais furent pendus. Martha a senti qu’elle serait protégée parce qu’elle avait toujours fait confiance à notre Père céleste. Elle avait toujours fait de son mieux dans toutes les tâches qui lui avait été données. En avril 1945, l’armée américaine libéra Martha.
Lorsque Martha rencontra un homme en uniforme polonais, elle lui demanda conseil. « N’aller nulle part, si ce n’est au Canada » lui a-t-il dit. « Le Canada est à la recherche de gens comme toi. » Il l’a aidé à traduire son diplôme en médecine de l’anglais à l’allemand. Puis, en 1947, à 23 ans, Martha a commencé le processus d’immigration pour le Canada. « Je n’avais aucune expérience, mais Père céleste m’a donné depuis mon enfance le don de l’audace, » dit-elle. Elle a déménagé au Québec en septembre 1948. Le consulat Canadien lui a donné comme conseil, « Qu’importe si c’est un travail difficile à faire, faites-le. » Martha a trouvé un travail à Calgary pour prendre soin de six enfants. La maison était sale, le travail difficile. « Vingt-quatre heures par jour, j’étais l’esclave de cette mère, » dit Martha. « Ma chambre n’était pas privée; je la partageais avec deux des enfants. Je ne connaissais pas la langue et je me sentais stupide. » Comme toujours, Martha fit de son mieux et fut heureuse de servir ces enfants.
Recherchant une meilleure vie, Martha trouva du travail dans un hôpital pour des personnes âgées. « À ce moment-là, le Saint-Esprit a changé ma vie. Pour le restant de ma vie je suis devenue libre! » dit-elle. « Je ne savais pas que Père céleste avait un plan pour moi et que je devais rester au Canada où je trouverais la véritable Église, » se souvient-elle.
Malgré sa méfiance envers le mariage, Martha épousa un homme qui venait de l’Union Soviétique. Il était un bon travailleur honnête, mais Martha n’était pas heureuse, car il se moquait d’elle parce qu’elle lisait la Bible. Mais, elle avait promis de rester avec lui, alors c’est ce qu’elle fit et cela pendant 46 ans. « J’aurais pu divorcer, mais j’avais deux enfants et nulle part où aller. Je les ai aidés du mieux que je pouvais. » Lorsque son mari décéda, elle recommença à lire la Bible et des livres spirituels.
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