Ma brebis perdue

Ma brebis perdue

Au moment de l’adolescence, j’avais déjà étudié la Bible depuis bien des années. À l’âge de 13 ans, je m’étais inscrit à un programme de formation pour devenir pasteur intitulé Evangelism Exposition (Introduction à l’évangélisation). En 1985, j’ai été ordonné pasteur. Après avoir commencé à prêcher, je me suis rendu compte qu’il y avait quelque chose qui clochait avec la doctrine; l’évangile n’était pas prêché dans toute sa plénitude. 

J’étais troublé car la Parole de Dieu était utilisée à des fins lucratives. Les portes de l’église n’étaient ouvertes qu’à certaines personnes, l’argent de la dîme était utilisé pour payer les pasteurs et souvent les offrandes n’étaient pas consignées dans les registres. J’avais l’impression que la maison du Seigneur était utilisée pour marchander aux fins de profit. Après un certain temps, ma famille et moi avons décidé que nous devions tourner le dos à tout cela. 

Étant inspirés par Dieu, nous allions sur la rue, dans les prisons, les hôpitaux et les collectivités pour enseigner l’évangile de Mathieu, 25 : 40 qui dit « … En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous avez fait cela à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Ayant mis sur pied une unité de patrouille mobile, nous avons distribué des repas, des couvertures et des vêtements aux pauvres et leur avons offert notre amitié. Nous avons également ouvert des refuges et des centres d’accueil où nous pouvions faire connaître les églises locales. Nous avons constaté cependant que les membres de certaines de ces églises ne désiraient voir ce genre de personnes parmi eux.  
My Sheep That was Lost.photo.MichaelCase.jpg

De 2000 à 2005, j’ai voyagé avec ma famille d’un bout à l’autre de l’Ontario et dans l’est des États-Unis, prêchant dans les églises locales, enseignant l’importance de s’impliquer dans la collectivité et de s’occuper des pauvres. Puis, le malheur est venu frapper chez-moi et, d’un homme solide, très croyant qui s’occupait des itinérants, visitait les prisonniers et les malades et qui prêchait l’évangile de Jésus-Christ, je suis devenu un homme solitaire et déprimé. Ma famille s’est désintégrée, mon épouse m’a quitté et j’ai perdu mon emploi. Je suis tombé malade et on a diagnostiqué que je souffrais d’épilepsie. Pendant trois ans, j’ai été pris dans le tourbillon de la dépression et de la toxicomanie. 

En mars 2009, j’ai pris une grave décision. Je suis monté à bord d’un autobus à Toronto pour me rendre à la station de métro afin d’en finir avec la vie. L’autobus était bondé ce jour-là; je me suis assis réfléchissant à mon état de dépression et j’ai vu monter à bord de l’autobus deux jeunes hommes en chemise blanche portant un insigne d’identité. Ils se sont faufilés dans l’autobus et se sont dirigés directement vers moi. Je me suis dit « Ne vous donnez même pas la peine de venir ici. Je n’ai rien à dire à personne ». L’un d’entre eux m’a demandé « Comment allez-vous? » « Comment je vais?, demandai-je, ne me parlez même pas ». Puis il m’a posé la question de nouveau « Alors, comment se passe votre journée? ». J’ai répondu que je descendais au prochain arrêt. « Nous aussi » ai-je entendu. « Arrêtez de me suivre » dis-je. Avant que l’autobus ne s’arrête, un des deux jeunes hommes m’a demandé mon numéro de téléphone. Je me suis dit : « Qu’est-ce que ça peut me faire? Ils ne pourront pas me joindre de toute façon, car je serai mort bientôt. » 

Comme je marchais de l’autobus à la station de métro, un des deux jeunes hommes m’a rattrapé et m’a demandé s’ils pouvaient venir me voir pour partager un message. En marchant à grand pas vers la station de métro j’ai répondu « Oui, vous pouvez venir me voir, mais laissez-moi tranquille maintenant ». Lorsque je suis arrivé à la station de métro, ma raison pour me rendre là s’était complètement estompée. La seule chose sur laquelle je pouvais me concentrer était la colère que je ressentais à l’égard de ces deux jeunes hommes; comment pouvaient-ils croire être en mesure de m’enseigner à moi, un pasteur expérimenté, quoi que ce soit à propos de l’évangile de Jésus-Christ. Comme ma « mission » était à l’eau, je suis retourné à la maison. Peu de temps après, j’ai commencé à rencontrer les missionnaires. À chacune de nos rencontres, je me rendais compte que ce qu’ils partageaient avec moi commençait à remplir le vide que j’avais ressenti pendant mes années de service comme pasteur. Je ressentais fortement qu’ils m’enseignaient la vérité et la plénitude de l’évangile de Jésus-Christ. 

Lorsqu’ils m’ont donnée le Livre de Mormon, je ne le voulais pas. Ils m’ont dit que je devrais le lire et prier, ce que j’ai tardé à faire pendant un bon bout de temps. Lorsque j’ai commencé à lire le livre, j’ai essayé de trouver quelque chose de faux dans son message. En tant que pasteur, j’avais prêché contre l’église des mormons; nous étions convaincus que c’était une « secte ». Cependant, en lisant, je n’arrivais pas à trouver quoi que ce soit d’incorrect dans ce que je lisais. Plus j’avançais dans ma lecture, plus la véracité de son contenu devenait ancrée en moi. En avril, j’ai commencé à assister aux réunions de l’église. Peu de temps après, un dimanche, j’ai demandé une bénédiction. Pendant que le frère parlait, j’ai senti une chaleur traverser mon corps. Quelque temps plus tard, après une visite chez mon médecin, j’ai appris que la haute pression dont je souffrais depuis bien des années avait baissé et est demeurée à un niveau normal depuis. J’ai également constaté des améliorations concernant d’autres problèmes de santé.
 
Après mon déménagement, des sœurs missionnaires ont commencé à m’enseigner, ce qui me troublait, car, selon mon expérience passée, les sœurs n’étaient pas autorisées à enseigner aux frères. J’ai finalement mis de côté mes retenues et je leur ai demandé de me rencontrer dans un parc près de mon appartement, car je ne voulais pas qu’elles viennent chez-moi. Lorsque nous nous rencontrions, Père céleste se révélait de plus en plus à moi et le vide qu’il y avait dans ma vie disparaissait enfin. En juillet, j’ai reçu la révélation de la véracité du Livre de Mormon, de Joseph Smith le prophète, de la lignée des apôtres, des collèges des soixante-dix et de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. 



J’avais aussi une forte impression que je devais être baptisé, mais je m’interrogeais à propos du baptême, car j’avais été baptisé cinq fois déjà. Pourtant le Seigneur disait : « Oui, tu l’as été, mais celui-ci est le seul à propos duquel je te parle. » 

À la fin de juillet, je suis entré dans la chapelle, j’ai pris l’évêque et les sœurs missionnaires à part et je leur ai dit que je ne quitterais pas l’immeuble tant que je n’aurais pas été baptisé. On m’a dit que je devais en apprendre plus avant de pouvoir être baptisé. « Alors enseignez-moi » dis-je. Cet après-midi là, nous sommes allés chez un couple de missionnaires d’âge mûr et nous y sommes restés jusqu’au soir afin que je puisse recevoir toutes les leçons que je devais avoir. Peu de temps après, j’ai eu une entrevue et j’ai été trouvé digne d’entrer dans les eaux du baptême. 

Le Seigneur Jésus-Christ m’avait placé où je devais être et m’a préparé pour l’appel et le but qu’il a pour moi dans ma vie. Je prie qu’un jour Dieu m’accorde toutes les bénédictions d’une famille dans cette vie, en attendant, je m’efforcerai de demeurer un serviteur fidèle à Son service. 
My Sheep That was Lost.photo.baptism.png