Lorsque beaucoup est donné

Lorsque beaucoup est donné

« Je vais devenir médecin quand je serai grand », a déclaré Paul à son professeur de maternelle lorsqu’il avait 5 ans. Il a grandi et est devenu médecin. Avec son objectif de devenir médecin toujours présent à l’esprit, Dr. Whitsitt a servi une mission à Atlanta, en Georgie de 1975 à 1977, et a gradué de BYU (Université de Brigham Young) en 1979, il a appliqué à l’école de Médecine en 1980 à l’Université de Western Ontario et s’est marié avec son épouse, Lisa, deux semaines avant le début de ses cours. Dans sa deuxième année à l’école de Médecine, ils ont eu leur premier enfant. À la fin des quatre années, ils ont eu un deuxième enfant. Après un an de stage de 1984 à 1985, la famille a déménagé à Oshawa où Dr. Whitsitt a travaillé dans l’une des plus grosses cliniques au Canada comme médecin de famille. Il a démarré une entreprise en recherche et développement pharmaceutique pour développer divers médicaments, en particulier des vaccins. En 2004, Dr. Whitsitt a mis sur pied une clinique de médecine voyage et a été certifié en médecine voyage en 2007.

Les Whitsitt ont eu quatre enfants. Des problèmes de santé ont forcé Dr. Whitsitt à fermer son entreprise de recherche, mais il a continué à pratiquer la médecine familiale et la médecine de voyage. Dr. Whitsitt a étudié et obtenu un diplôme en médecine tropicale à l’Université de West Virginia, en participant à des cours deux ou trois semaines par année. En octobre 2009, il a rencontré et a rejoint une équipe de spécialistes en maladies infectieuses, des infirmières, des pharmaciens et des médecins de l’Université de West Virginia et a travaillé dans une clinique santé à Ocote Paulina, près de San Pedro Sula, au Honduras. « Nous organisions des cliniques médicales quotidiennes pendant une semaine ou bien nous allions dans des villages très primitifs dans les régions montagneuses. Nous aidions tous ceux qui venait à notre porte, » explique Dr. Whitsitt. Au moment où l’équipe arrivait à 8 :00 heures le matin, il y avait déjà une file de 50 à 60 personnes qui attendaient. « Une jeune mère marchait d’un autre village, partant à 2 :30 heures dans la nuit pour se rendre à notre clinique pour 8 :00 heures. Elle venait en portant un bébé dans une écharpe et ses deux autres enfants assis sur un âne. Elle marchait 5 ½ heures pour obtenir de l’aide pour ses enfants, » se souvient Dr. Whitsitt.

« Au début, je pensais que tout le monde avait de bons yeux parce que personne ne portait de lunettes. Ensuite, je me suis rendu compte qu’ils n’avaient tout simplement pas de lunettes, parce que personne en avait les moyens. Donc, nous avons apporté 300 paires de lunettes avec nous lors d’un voyage. Nous avons placé un tableau, puis nous leur avons fait essayer des paires de lunettes les unes après les autres, jusqu’à ce que nous trouvions la paire qui était la bonne. Nous leur donnions ensuite cette paire de lunettes et ils s’en allaient. J’avais travaillé 30 ans en médecine et j’avais été payé pour cela. Ce fut une excellente occasion de redonner à la communauté mondiale. Après un tel voyage, j’ai réalisé tout ce que nous avons ici comparativement à ce qu’ils ont là-bas. J’ai actuellement ressenti une sorte de « dégoût » face à tout ce que nous avons », a déclaré Dr. Whitsitt.
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Il a fait trois à quatre voyages avec l’Université habituellement à l’automne ou en été. Chaque membre de l’équipe se finançait à leur façon. Ils habitaient dans les maisons de la population locale. Les douches étaient faites d’un tuyau qui sortait du mur et il n’y avait pas d’eau chaude. Beaucoup d’endroits n’avaient pas d’eau courante du tout. « Nous avons vu beaucoup de maladies respiratoires à cause des poêles à bois qu’ils se servaient pour préparer leur nourriture. La fumée n’étant pas évacuée; l’inhalation de cette fumée leur causait des problèmes de santé. C’est toujours un choc culturel de dormir sur une natte par terre et de voir la façon dont ces gens vivent pour ensuite revenir et voir nos excès. »

En 2012, Dr. Whitsitt voulait élargir son champ d’application afin de pouvoir aider dans d’autres endroits. Il a trouvé MMI (Medical Ministries International), une organisation confessionnelle qui est située au Texas et qui a un bureau à Hamilton. « Au départ, ils étaient méfiants à cause de ma foi en tant que Saint des Derniers Jours. Ils voulaient s’assurer que je ne ferais pas de prosélytisme. En fait, une fois une organisation non-gouvernementale baptiste m’a refusé parce qu’ils sentaient que ma foi était incompatible avec leurs croyances. Je voulais aider en tant que médecin, mais ils avaient encore peur que je convertisse des gens à l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. »
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Dr. Whitsitt est allé au Nicaragua avec une équipe de l’organisation MMI. « Je voulais augmenter ma contribution au niveau de la communauté mondiale, en partageant les bénédictions et les bienfaits que je possédais en donnant des soins en santé aux personnes qui ne pouvaient pas en recevoir par aucun autre moyen. Les conditions là-bas ne sont pas propices à la santé. Les égouts se déversent dans les fossés, ils n’ont pas de toilettes avec une chasse d’eau. Les deux seules choses qui sont faites pour aider les gens à améliorer leur niveau de santé, sont : l’assainissement des systèmes d’hygiène et la vaccination, ce qui sauvent plus de vies que toute autre chose. Voilà pourquoi l’Église s’implique dans ces trois domaines; les filtres à eau, les puits et les systèmes d’évacuation des eaux usées, parce que les gens attrapent des parasites. Nous étions quand même malades malgré toutes les précautions que nous prenions; en apportant notre propre eau et en ayant une hygiène rigoureuse. Lorsque nous avons mis sur pied notre clinique au Nicaragua, les gens venaient de partout. En une semaine, nous avons vu 600 personnes. Le Nicaragua est classé comme l’un des pays les plus pauvres de l’Amérique centrale, » dit-il en se lamentant. « Les gens vivent dans de petites cabanes dans la vraie pauvreté. »

« Les gens me demandent ‘Que pouvez-vous faire en l’espace de seulement quelques semaines? Que puis-je faire? Eh bien, j’améliore la vie d’au moins une personne. Est-ce que nous avons laissé un impact éternel? Probablement pas, mais pour cette semaine-là, nous avons aidé les gens que nous avons vus. Nous avons aidé chacun. Pour moi, tout ce que nous avons fait en valait la peine. »

Au fil des ans, Dr. Whitsitt a eu ses propres crises de santé avec des crises cardiaques et des arrêts cardiaques, en 2000 et de nouveau en 2008. Au printemps 2013, Dr. Whitsitt est allé une quatrième fois au Honduras avec le groupe de West Virginia. Peu après, il a rejoint un large groupe de l’Église du Christ, au Tennessee qui employait des gens dans divers domaines afin d’apporter de l’aide, y compris le prosélytisme, la prière et l’aide médicale. Au mois de juin de cette même année, l’équipe est allée à Guayaquil, en Équateur. Dr. Whitsitt a continué à avoir des problèmes de santé. En 2013, il a été admis à l’hôpital pour des épisodes instables d’angine, on lui a inséré des stents cardiaques numéro 11 et 12, suite à cette chirurgie il a eu une autre crise cardiaque. Alors, pourquoi cet élan de vouloir aider dans d’autres pays, quand il avait à faire face à de graves problèmes à la maison? « Je ressentais cette impulsion que je devais donner en retour, » dit-il. Son épouse, Lisa, pensait différemment, « Il avait besoin de rester à la maison pendant un certain temps, c’était trop risqué pour lui, » dit-elle. Il est resté à la maison toute l’année 2014 et il est toujours à la maison. « Je voulais aller en Afrique, mais je suis content de l’avoir écoutée, car au début de cette année, j’ai eu un caillot de sang dans l’une de mes jambes. »
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Maintenant que les choses se sont calmées pour Dr. Whisitt, il a en vue d’autres voyages humanitaires. « Ma santé est stable en ce moment, je voudrais aller en Afrique dans les zones impaludées. Le Seigneur m’a permis de rester en dépit de mes difficultés. » Dr. Whitsitt espère que, dans trois ans lorsque lui et son épouse vont faire application pour servir une mission, l’Église verra son expérience et les enverra faire une mission médicale dans un endroit similaire aux lieux où il a été. « Rendre service bénéficie toujours plus celui qui donne que celui qui reçoit, » dit Dr. Whitsitt. « C’est similaire à ce qui arrive pour ceux qui servent une mission, les missionnaires sont souvent convertis eux-aussi, en cours de route. »

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« Je souhaite que chaque jeune puisse aller dans ces régions pour comprendre comment 90% des gens y vivent. Nous sommes énormément bénis. Nous n’avons pas besoin de faire du prosélytisme pour faire le travail de Dieu. Notre Église n’a pas besoin de s’accaparer le marché dans l’effort humanitaire considérable qui est fait dans le monde, mais nous cadrons bien avec les autres croyants chrétiens. » Dr. Whitsitt continue en disant, « L’insistance humanitaire et l’amour chrétien sont deux choses dans lesquelles nous pouvons participer sans problème. Quelle que soit la contribution que nous puissions donner, tout ce que nous sommes en mesure de faire pour aider les gens, que ce soit infime ou temporaire, cela en vaut la peine. Nous sommes tous le peuple du Sauveur. »