Le legs d’un missionnaire

Le legs d’un missionnaire

Au printemps 1951, des missionnaires se sont arrêtés pour parler avec un homme qui travaillait dans son jardin, situé sur une propriété vallonnée dans un coin reculé de la région de Timmins, en Ontario. Il s’agissait de notre père, qui travaillait de nuit dans une mine d’or voisine et appréciait les heures de clarté où  il pouvait jardiner.  Il a demandé aux jeunes hommes de remettre la discussion à la semaine suivante - ou à un autre moment où  il ne serait pas aussi occupé à semer ses graines dans le sol.  Ils sont revenus la semaine suivante et l’ont trouvé en train de se reposer dans une chaise longue. Ils lui ont donné le Livre de Mormon et ont promis de revenir en parler un peu plus avec lui. Il n’a pas trouvé le temps de lire le livre, mais sa femme l’a lu. Un soir, elle a commencé à lire et elle a été profondément touchée. Elle a raconté de nombreuses fois à ses enfants, après ce soir-là, que comme elle reposait ses yeux de la lecture, le Livre de Mormon ouvert sur ses genoux, elle avait entendu une voix lui dire clairement que ce qu’elle était en train de lire était vrai. Depuis ce temps-là, elle n’a jamais chancelée dans sa foi que le Livre de Mormon est la parole de Dieu. Tandis qu’elle poursuivait sa lecture, elle a convaincu son mari qu’il devait le aussi lire. Les missionnaires mormons sont revenus souvent à partir de ce moment-là; ils ont enseigné les principes de l’Évangile de Jésus-Christ et, lorsque le lac a commencé à dégeler, notre famille était prête pour le baptême. Ce printemps-là, des semences de grande importance ont été plantées.

Les missionnaires qui ont rendu visite si fidèlement à notre famille durant ses six premiers mois dans l’Évangile, s’appelaient Elder Ken Garner, de Raymond et Elder Tag Davidson, de Lethbridge, en Alberta. Ce printemps 2012, un jeune Elder Garner s’est présenté à la paroisse Brookswood à Langley, en Colombie Britannique lors d’un bref passage un dimanche. Un membre s’en est approché  et lui a demandé : « Connaissez-vous un Elder Garner qui a été missionnaire à Timmins en Ontario ? »

« Ce doit être mon grand-père. », a répondu Elder Garner.

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« Il faut que vous veniez souper chez nous et je vous parlerai de votre grand-père », a répliqué frère Dave Whidden.

« Il a enseigné l’Évangile à mes parents. Il a amené quatre générations de Whidden dans l’Église. » Elder Garner a dû essuyer des larmes coulant de ses yeux. « Mon grand-père est décédé il y a deux ans – c’était mon meilleur ami. Il me parlait toujours de sa mission et m’a donné son journal de mission, alors je pourrai vous  parler de votre famille et de cet été-là en Ontario. »

Elder Blake Garner, qui sert maintenant à Smithers, BC, a écrit chez lui pour demander à ses parents d’envoyer une copie du journal de son grand-père. Il était complet, avec de nombreuses photos et les enfants Whidden ont beaucoup aimé lire les événements qui avaient conduit à la conversion de leurs parents. 

C’était difficile d’être missionnaire à cette époque-là, particulièrement dans l’Ontario rural. Il y avait de nombreux kilomètres inhabités entre les villes du nord, et les maisons des membres et des amis de l’Église. Le climat était rigoureux et les missionnaires devaient affronter soit des températures glaciales, soit des nuées de mouches noires. Les missionnaires n’avaient pas de voiture et souvent pas de bicyclette non plus, et ils parcouraient à pied les seize kilomètres entre Porcupine Sud où ils habitaient, et Timmins où se réunissaient les membres de la petite branche.  Même si  les Whidden vivaient à mi-chemin entre ces deux villes, les elders les ont trouvés et leur ont enseigné fidèlement l’Évangile. 

Les Whidden rendent hommage à ces missionnaires pour leurs convictions et leurs sacrifices d’il y a plus de soixante ans.

Le legs de l’œuvre missionnaire est vraiment éternel.