L’appel

L’appel

L’histoire de Maria

L’histoire de Maria

C’est à l’aéroport de Dubaï (Émirats arabes unis) que j’ai ressenti pour la première fois le Saint‑Esprit me rendre témoignage. Je venais tout juste de serrer dans mes bras trois personnes à qui je disais au revoir. Elles avaient laissé une impression si durable dans mon cœur que le seul fait de me retourner et de les voir partir, j’en avais le souffle coupé. 

Les semaines précédentes avaient mis mon univers sens dessus dessous. J’avais enseigné l’anglais à Sana'a, au Yémen, avec des camarades américains, un d’entre eux étant membre de l’Église de Jésus‑Christ des Saints des Derniers Jours. Au fil des mois, nous étions devenus de très bons amis et ses paroles de même que sa foi avaient réveillé en moi quelque chose que je n’avais jamais ressenti auparavant. 

Pendant les événements violents et l’agitation politique de la mi-septembre, nous avions dû quitter notre maison à Sana'a et trouver refuge à Dubaï. Nous avons été accueillis par un couple originaire de Calgary, en Alberta, l’évêque Johnson et son épouse Nancy. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à me rendre compte que ma venue au Yémen en tant que professeur d’anglais n’était qu’une partie d’un plus grand appel, un appel qui m’amènerait à l’autre bout du monde avant de revenir chez moi.

Le soir du 21 septembre 2014 à l’aéroport, je marchais par la foi. Je n’avais aucune idée de la direction que prendrait ma vie à partir de ce moment-là. Lorsque je me suis retournée, essayant de reprendre mon souffle, je sentais que mon cœur était sur le point de se briser. Puis soudain, venue de nulle part, une voix m’a murmuré « Tu n’es pas seul, tu n’es pas seul ». Ce n’était pas une voix que je connaissais, mais elle ne m’était pas étrangère non plus, comme si elle faisait partie de moi, elle m’inspirait le même sentiment que lorsque j’étais enfant et que je tendais instinctivement la main vers ma mère ou mon père, sachant que quelqu’un serait toujours là. Tu n’es pas seul. Et à cet instant précis, je savais que je n’étais pas seul. J’ai poursuivi ma route, j’ai laissé là ces personnes que j’aimais, et mon aventure a commencé. 

J’ai décidé d’en apprendre plus sur l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Je savais qu’il manquait quelque chose dans ma vie et chaque signe pointait vers l’évangile de Jésus-Christ. Je ne le faisais pas par amour, je ne le faisais pas pour ma famille. Je le faisais pour moi. Ce que j’avais le plus de difficulté à reconnaître à ce moment-là, c’était que personne d’autre ne le ferait pour moi. 

Au cours des semaines qui ont suivi mon retour à la maison, très souvent, j’ai pris le téléphone pour appeler quelqu’un de l’Église, puis je raccrochais. J’ai ouvert le Livre de Mormon et j’ai commencé à lire. Les écritures me procuraient des sentiments que je n’avais pas ressentis depuis longtemps, la satisfaction et la paix. C’était pour moi comme si j’entendais une langue étrangère pour la première fois, mais tout me semblait en quelque sorte logique. J’ai appris dans ces moments-là qu’il est plus difficile de nier qui je suis, de nier Son existence, que de résister à toutes les tentations que l’adversaire place sur notre route. 

J’ai donc pris le téléphone une dernière fois. Il y a eu une première sonnerie, une deuxième et une troisième. Pas de réponse, puis j’ai entendu un message, un homme disait « Laissez un message et nous vous rappellerons ». J’avais déjà laissé un message la semaine précédente. J’ai raccroché le téléphone, abandonnant encore une fois. 

Quelque chose a alors capté mon attention. La même voix que j’avais entendue ce soir-là à l’aéroport de Dubaï m’a murmuré : « Rappelle, rappelle tout de suite ». Une voix persistante, mais pas intimidante, encourageante, mais ferme. Sans réfléchir, j’ai recomposé le numéro. Je n’espérais pas grand-chose, puis il y avait quelqu’un à l’autre bout du fil avec un accent que je ne reconnaissais pas. 

Les mots sortaient de ma bouche à toute vitesse, j’étais anxieuse et agitée. Je ne me suis même pas arrêtée pour reprendre mon souffle. Lorsque j’ai eu fini de parler, la voix à l’autre bout du fil m’a dit : « J’espérais qu’il se passerait quelque chose aujourd’hui, j’avais besoin qu’il se passe quelque chose aujourd’hui. Est-ce que ça vous arrive d’avoir une journée comme ça? », m’a-t-elle demandé. Elle était loin de se douter à quel point c’était le cas. 
1 Maria

« Je ne pensais même pas à répondre au téléphone », a-t-elle dit en riant. Sœur Mangelson, d’Utah, n’avait aucune idée à quel point j’avais besoin qu’elle réponde au téléphone. Toutefois, pendant ces quelques secondes d’hésitation, lorsque nous étions toutes les deux prêtes à renoncer, Dieu veillait et Il savait à quel point nous avions besoin l’une de l’autre. 


L’histoire de Sœur Mangelson


L’histoire de Sœur Mangelson

C’était le 3 octobre 2014 en après-midi. Depuis quelques temps, j’avais de la difficulté à me concentrer et à être positive. Je venais tout juste de laisser mon ancienne compagne en raison d’un transfert et je formais une nouvelle missionnaire. Il va sans dire que je me sentais un peu inquiète à bien des sujets et plus particulièrement quant à mes capacités de missionnaire. 

J’étais assise seule dans l’entrée de la chapelle pendant que ma compagne rencontrait le dirigeant pour son entrevue de départ. Encore une fois, mon esprit était assailli de pensées négatives. Tout à coup, le téléphone de la chapelle a sonné. J’ai d’abord pensé à aller répondre, mais immédiatement je me suis dit : « personne n’appelle à la chapelle, c’est probablement seulement un télévendeur ».  

Puis j’ai pensé, « et si c’était quelqu’un qui est intéressé d’en savoir plus au sujet de l’Église? » Étant donné mon manque de foi, j’ai rapidement rejeté cette pensée optimiste et je me suis dit : « Non, quelque chose comme ça ne m’arriverait jamais à moi! », puis la sonnerie a cessé.  

Quelques secondes plus tard, le téléphone de la chapelle a sonné de nouveau. Cette fois je n’ai laissé aucune pensée me dissuader, je me suis levée et j’ai répondu au téléphone; il y avait une jeune femme au bout du fil qui demandait si les réunions étaient à 10 h le dimanche. J’ai confirmé que c’était bien le cas. Elle m’a demandé si les visiteurs étaient les bienvenus et a ajouté qu’elle n’était pas membre de l’Église, mais qu’elle voulait assister aux réunions. Je n’arrivais pas à croire ce que j’entendais. Je lui ai répondu « oui ».  

Puis nous avons commencé à parler. Elle m’a dit qu’elle s’appelait Maria Mulcahy et qu’elle venait de St. John's, à Terre-Neuve, mais qu’elle avait vécu et travaillé au Yémen au cours des six derniers mois. Elle a ajouté qu’un de ses camarades était membre et lui avait parlé de l’Église. Après avoir été évacuée du Yémen en raison de l’instabilité politique, elle avait habité avec un évêque de l’Église et son épouse à Dubaï. 

J’arrivais à peine à croire que j’avais cette conversation. Elle m’a dit qu’elle n’avait pas grandi dans un milieu religieux, mais qu’il y avait environ un an elle avait commencé à ressentir qu’il manquait quelque chose dans sa vie. Maria m’a expliqué qu’elle n’était pas supposée aller au Yémen, mais que tout semblait avoir été mis en place pour que cela se produise. Après son retour de Dubaï, elle avait cru que ces sentiments et cet enthousiasme disparaîtraient, mais ça n’avait pas été le cas, alors elle avait téléphoné à la chapelle. 

Je lui ai dit que ce n’était pas une coïncidence qu’elle ait téléphoné et que j’ais répondu. Elle avait alors voulu en savoir plus. C’était la fin de semaine de la conférence générale, alors je lui ai expliqué brièvement comment se déroulait les réunions. Elle m’a répondu qu’elle pourrait venir pour la première session du dimanche. Avant même que j’ai eu la chance de le lui proposer, elle m’a demandé si nous pourrions nous rencontrer après la session. 

Lorsque notre conversation a été terminée, j’ai humblement baissé la tête et j’ai prié en demandant pardon au Seigneur de ne pas avoir réagi immédiatement à son inspiration la première fois que le téléphone avait sonné. Je lui ai demandé de me pardonner et je l’ai remercié de m’avoir donné une deuxième chance de répondre au téléphone. J’ai également promis de toujours répondre lorsque le téléphone sonnerait à la chapelle.

Non seulement cette expérience a mis de la joie dans ma journée, mais elle a changé ma vie. En répondant au téléphone ce jour-là, j’ai acquis un plus fort témoignage de l’amour de notre Père céleste, pas seulement pour moi, mais pour tous ses enfants. J’ai aussi su qu’Il connaît chacun de nous et qu’Il se soucie de chacun de nous. Il sait ce dont nous avons besoin et quand nous en avons besoin. Il place des gens dans notre vie à un moment précis et pour une raison particulière. 

Maria Mulcahy a été baptisée le 1er novembre 2014. Au cours du mois pendant lequel nous lui avons enseigné l’évangile, j’ai tellement appris grâce à son exemple, à sa foi et à son amour pour Dieu. Je me suis faite une amie pour l’éternité. 
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Ça été tout un parcours pour elle et moi, un parcours spirituel pendant lequel nous avons fait plein de découvertes, pendant lequel notre patience a été mise à l’épreuve et qui nous a permis d’établir un nouveau fondement personnel. Nous savons que Père céleste connaît chacun de nous personnellement, qu’Il nous aime, qu’Il nous écoute et nous prépare à atteindre des buts nobles et qui nous rendront heureux. Toutes les deux, nous invitons les personnes qui liront ce récit à toujours répondre lorsque le téléphone sonne, car on ne sait jamais qui est à l’autre bout du fil ni à quel point cette personne peut avoir besoin de notre aide.

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