Lorsque j’ai quitté le Canada pour servir une mission à Milan en Italie, en 1980, cela faisait moins de deux ans que j’étais membre de l’Église. À l’âge de seulement 20 ans, ma foi a été mise à l’épreuve parce que je pensais que c’était à nous, les missionnaires, de « convertir » les gens. Une expérience que j’ai vécue à Piacenza, une ancienne ville fortifiée du nord de l’Italie, m’a appris le contraire.
À cette époque, il y avait une petite branche dans cette ville. Les membres étaient formidables et j’ai appris à aimer le peuple italien. Quand l’une des sœurs de la branche avait des discussions concernant l’Évangile avec une de ses connaissances, elle suggérait à cette personne de parler avec les missionnaires. L’une de ses amies a accepté de nous rencontrer et nous avons convenu avec elle de lui rendre visite. Cette sœur nous a dit qu’il y avait toutefois un petit problème et nous a dit : « Allez et vous verrez comment ça ira. » Cette mise en garde a fait que nous avons modéré un peu nos attentes.
Avec notre italien débutant, nous avons commencé à lui parler de l’apostasie et du rétablissement de l’Évangile. Nous ressentions très fortement la présence de l’Esprit alors que nous lui parlions. Au cours de la discussion, elle s’est mise à pleurer.
Après avoir retrouvé son calme, elle s’est excusée et nous a expliqué qu’elle avait toujours étudié la Bible très sérieusement. Elle a partagé avec nous les recherches qu’elle avait faites pour trouver la véritable Église – en étudiant et assistant à toutes les Églises et dénominations qu’elle avait pu trouver. Elle n’avait jamais ressenti avoir trouvé l’Évangile rétablie qu’elle avait cherché pendant toute sa vie. Mais, lorsqu’elle a entendu notre message, elle l’a immédiatement reconnu.
Renata excellait dans la connaissance des Écritures. Elle nous a dit qu’elle avait toujours cru qu’il y avait eu une « apostasie » et que certaines vérités c’étaient perdues et pensait que le véritable Évangile devait exister quelque part. Inutile de vous dire que nous étions ravis.
Au cours des dix jours qui ont suivi, alors que nous lui enseignions le reste des discussions, nous avons appris presque autant qu’elle à cause de ses nombreuses recherches et connaissances. Sa compréhension de l’Évangile a été accélérée par les croyances qu’elle avait déjà. Ses expériences faisaient écho dans mon cœur, alors que je réfléchissais à ma propre conversion.
Dix jours après notre rencontre avec Renata, elle était prête pour le baptême. Nous nous sentions moins bien préparés qu’elle en raison des installations pour les baptêmes dont nous disposions à l’époque, qui consistait en un cadre métallique circulaire maintenant en place une grande toile plastifiée qui était ensuite remplie d’eau. On faisait entrer la personne devant être baptisée dans cet assemblage de fortune en plaçant des chaises à l’intérieur et à l’extérieur pour servir d’escalier. Les candidats au baptême devaient monter sur l’une des chaises et enjamber par-dessus le rebord. Je me souviens, que lorsque j’ai soulevé cette petite dame pour l’aider à entrer dans les eaux du baptême, elle était aussi fragile qu’une poupée de porcelaine.
Le baptême s’est parfaitement déroulé. Renata a accepté l’événement sans réserve; en fait, elle était la personne la moins nerveuse dans l’assistance ce soir-là.
J’ai réalisé qu’il y a des gens dans ce monde que le Seigneur a préparés afin qu’ils puissent entendre le message de l’Évangile rétabli. Il suffit seulement d’être assez sensible pour les trouver et être un instrument digne entre les mains du Seigneur pour les aider à se rappeler les vérités qu’ils connaissent déjà dans leur cœur.