J’ai choisi de croire

J’ai choisi de croire

Lorsque notre fils Jamie était âgé de 13 ans, il a joué comme gardien de but dans une bonne équipe de soccer.  Il était aussi un fidèle détenteur de la prêtrise d’Aaron et essayait de son mieux d’honorer cet appel.  La vie était occupée.  Il a pratiqué et joué de nombreuses parties.  Il était intrépide dans la défense de son but.  Il se faisait souvent bousculer et jeter par terre par les joueurs adverses, qui étaient déterminés à compter un but contre lui.  Jamie s’est toujours relevé (parfois après avoir reçu les premiers soins) pour reprendre sa position.  C’était un sport exigeant physiquement et il a joué dans toutes les conditions météorologiques.  La vie de notre famille était occupée.  J’essayais de trouver un équilibre entre l’Église et les activités sportives de nos enfants.

Cette même année, nous avons commencé à nous rendre compte d’un changement dans Jamie.  Il avait plus souvent des blessures et il manquait d’énergie.  Les glandes de son cou se sont mises à enfler de façon impressionnante et le problème ne semblait pas s’améliorer.  Je l’ai donc emmené chez le médecin en espérant qu’il lui prescrirait des antibiotiques.  Il lui a fait passer une série de tests sanguins.  Ensuite, nous avons reçu un appel, nous disant que notre fils avait besoin de voir un spécialiste immédiatement.  Ses résultats sanguins indiquaient qu’il y avait quelque chose de très grave.  Une radiographie ultérieure a montré une masse au niveau de la poitrine.
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Je me souviens du trajet dans l’ambulance pour le transfert de Jamie de l’hôpital Memorial jusqu’à l’hôpital des Enfants de Vancouver.  Nous avons été accueillis à l’urgence par un chirurgien, qui nous a expliqué que notre précieux fils avait la maladie de Hodgkin, et nécessiterait une intervention chirurgicale pour déterminer l’étendue de la maladie et combien de chimiothérapie il aurait besoin.  Un traitement trop faible de chimiothérapie n’enrayerait pas le cancer et un traitement trop sévère lui enlèverait ses chances d’avoir une famille.

Mon monde s’est mis à chavirer et pour la première fois de ma vie, j’étais incapable de manger.  Mon époux, Peter, et moi on croyait désespérément que notre fils se mettrait à aller mieux.  Jamie a reçu une bénédiction de la prêtrise indiquant qu’il pourrait récupérer ou récupérerait.  J’ai recherché la lumière spirituelle qui m’aiderait à être assez forte pour soutenir mon fils, mon époux et nos deux petites filles à travers cette épreuve.  Elder L. Whitney Clayton dans son discours lors de la Conférence d’Avril 2015, a dit que, « Percevoir la lumière spirituelle est différent que voir la lumière physique.  Pour reconnaître la lumière spirituelle du Sauveur, il faut commencer par vouloir croire. »  J’étais prête à croire.  Dieu exige que, tout d’abord, nous ayons au moins le désir de croire.   Le prophète Alma a enseigné : « Si vous voulez vous éveiller et donner de l’essor à vos facultés …  (Alma 32 :27)  et faire preuve d’un tout petit peu de foi, oui, même si vous ne pouvez faire plus que désirer croire, laissez ce désir agir en vous jusqu’à ce que vous croyiez de manière à pouvoir faire place à une partie des paroles du Sauveur. »

Ce désir de croire est ce que mon époux a fait.  Il n’est pas membre de l’Église, mais m’a toujours soutenu dans ma foi.  Il a également toujours soutenu nos enfants dans l’Église.  Peter a été particulièrement bouleversé de la gravité de la maladie de notre fils.  J’ai parlé avec mon président de pieu, qui était quelqu’un que mon mari connaissait et aimait.  Je lui ai demandé s’il voulait bénir mon mari qui n’était pas membre de l’Église.  Il a accepté.  Cette bénédiction a été la seule chose qui sembla le calmer.  Lors de la chirurgie exploratrice, on a enlevé la rate de Jamie.

Je me souviens du sentiment de paix qui m’a enveloppée, lorsque Peter et moi, nous nous sommes assis dans une « pièce calme» en attendant que le médecin finisse la chirurgie.  J’ai décidé qu’à moins que je ne l’aie par écrit Jamie se mettait à aller mieux.  J’ai décidé de croire dans les paroles de la bénédiction qu’il avait reçue.  J’ai décidé de croire que le Sauveur protègerait notre fils, alors qu’il était à l’endroit où il pouvait recevoir les meilleurs soins. J’ai décidé de croire dans l’habileté du chirurgien et des autres médecins qui détermineraient quel traitement serait le mieux pour lui.  Je décidai de cesser d’être prise de panique et de commencer à rechercher les conseils du Sauveur, afin que je sois en mesure d’aider notre famille à rester forte.

Décider et choisir de croire nécessite une action de notre part.  Elder Clayton a dit, «Chacun de nous fait quotidiennement face à une épreuve.  C’est l’épreuve de notre existence : choisirons-nous de croire au Christ et de permettre à la lumière de son Évangile de croître en nous ou refuserons-nous de croire et insisterons-nous pour voyager seuls dans les ténèbres?  Le Sauveur donne la lumière de son Évangile pour guider les personnes qui choisissent de croire en lui et le suivre. »  Je n’aime pas l’idée de marcher seul et d’essayer de figurer par moi-même la bonne direction qu’il faut que je prenne et je déteste vraiment être seule dans le noir total.  Je suis éternellement reconnaissante pour un Sauveur aimant et patient qui marche avec nous et même nous porte lorsque notre charge est trop lourde.
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Jamie a manqué une grande partie de ses cours dans ses allées et venues entre la maison et l’hôpital.  Il en était vraiment inquiet,  parce qu’il a toujours travaillé très fort pour avoir de bonnes notes.  J’ai contacté ses professeurs et ils ont envoyé des travaux scolaires qu’il pouvait faire à la maison.  C’était quelque chose qu’il pouvait faire au lieu de simplement compter les jours jusqu’au prochain traitement de chimio.  Il faisait de son mieux les jours où il avait plus d’énergie et n’a jamais cessé d’essayer de faire ses travaux.  Ses amis de l’Église et dans la communauté l’ont encouragé et l’ont traité avec dignité et respect.  Jamie ne pouvait plus jouer au soccer, alors nous avons acheté un jeu de soccer vraiment génial pour mettre sur la table, qui était souvent utilisé avec enthousiaste.  Quelques jeunes dans le quartier et à l’école lui ont fait de la peine, mais ils étaient en minorité.  Un jeune à l’école l’a frappé dans la poitrine, alors que son opération était à peine guérie.  Cependant,
Jamie s’est mis au travail avec détermination dans son année scolaire, malgré la façon dont certain le traitait.  Il a fini par avoir la moyenne la plus élevée de 92%, ainsi qu’un autre garçon.  Ils ont tous deux reçus une ovation debout à l’assemblée finale de l’école, ce qui m’a mis les larmes aux yeux.  Cette fois, c’étaient des larmes de joie pour lui.


Je ne dis pas que le cheminement de notre fils à travers cette maladie a été totalement sans obstacle.  Il y a eu des jours d’angoisse et de noirceur où je me suis retrouvée chancelante et au bord du désespoir.  Dans ces moments, la lumière du Sauveur semblait vaciller et diminuer.  Néanmoins, c’était moi le problème et non lui dans ces moments sombres.  Je priais beaucoup et me rappelais que notre Sauveur veut que nous réussissions et que nous retournions vivre avec lui.  Un sentiment vraiment fort m’a mis en garde du fait que je devais faire attention à ce que je demandais dans mes prières.  Je voulais plaider et supplier pour la jeune vie de mon fils.  Au lieu de cela, je me suis mise à prier pour que mon fils puisse récupérer « si c’était son plan », en ajoutant toujours que « ta volonté soit faite ».  Lorsque l’obscurité et le doute nous assaille et qu’une petite voix insistante nous pousse à tout abandonner, c’est l’adversaire qui nous parle et non notre Seigneur.  Je ne peux vraiment pas me rappeler d’un moment où j’ai prié et que je n’ai pas reçu de réconfort.  Chaque victoire sur la voie de guérison a été célébrée avec gratitude.
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En temps voulu, notre fils a récupéré et a retrouvé la santé, mais avec un système immunitaire affaibli.  Il a appris que lorsqu’il tombe malade, et cela arrive souvent, que cela « le frappe fort ».  Néanmoins, ce petit joueur de soccer et détenteur de la Prêtrise d’Aaron a grandi et a servi une mission honorable.  Il est maintenant un père qui honore sa prêtrise et qui chérit son épouse et ses deux petites filles.  Je suis tellement reconnaissante pour la lumière de notre Sauveur, donnée si volontairement, pour nous guider dans nos vies.  Puissions-nous toujours choisir de croire en Lui.
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