Au service des enfants de notre Père céleste: Réponse à une simple prière

Au service des enfants de notre Père céleste: Réponse à une simple prière

« Au service des enfants de notre Père » est une série d’articles regroupant des extraits sélectionnés dans le journal de frère Christensen. Il a voyagé dans bien des régions du monde servant charitablement les enfants les plus pauvres de notre Père céleste, beaucoup d’entre eux vivant dans les plus terribles conditions. Les expériences qu’il y décrit (et qui n’ont pas été modifiées) ont été regroupées en collections et illustrent bien les attributs ou les qualités chrétiennes que possèdent ces gens merveilleux.

« Mais voici, je vous dis que vous devez toujours prier, et ne pas vous relâcher; que vous ne devez rien faire pour le Seigneur sans tout d’abord prier le Père, au nom du Christ, qu’il consacre votre œuvre à vous-mêmes, afin que votre œuvre soit pour le bien‑être de votre âme. » (2 Néphi 32 : 9)

Au cours des huit dernières années, j’ai voyagé de par le monde à la recherche d’enfants devenus orphelins en raison d’un désastre, de violence ou de la pauvreté. Cette aventure m’a mené en Haïti, aux Philippines, en Guyana, au Japon et dans bien des régions d’Afrique.

Bien que je sois né et que j’aie grandi au Canada, j’ai toujours senti le besoin d’aider mes jeunes frères et sœurs, peu importe où ils pouvaient être. Je me suis mis à la recherche de ceux qui ne pouvaient s’aider eux‑mêmes et je leur ai apporté les bénédictions que mon Père m’a données en me confiant la tâche de « paître ses brebis ». Ces récits relatent quelques‑unes des nombreuses et merveilleuses expériences que j’ai vécues en faisant ce travail en Afrique.

Malgré le fait que nous reconnaissons et acceptons tous l’avertissement que nous devons partager l’évangile avec les gens autour de nous, nous avons souvent beaucoup de difficulté à aborder le sujet avec nos amis et nos collègues. Nous décidons souvent qu’ils ne sont pas « prêts » à entendre le message ou encore nous avons peur qu’ils soient offensés ou que cela puisse compromettre notre relation si nous abordons le sujet de la religion. En fait, nous jugeons si nos amis doivent recevoir les bénédictions de l’évangile dans leur vie et nous les privons du droit d’utiliser leur libre arbitre. Nous devons porter attention aux paroles du Sauveur : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. » (Mathieu 7: 1)

Si jamais il y a eu une situation où la probabilité de partager l’évangile était très mince, c’était bien en Ouganda. Cette expérience m’a permis d’apprendre que si nous désirons sincèrement partager l’évangile et que nous faisons confiance à notre Père céleste, des occasions se présenteront et le message de la restauration pourra être transmis à toute l’humanité. « Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. » (Mathieu 7: 7)

C’était ma première visite en Ouganda et je ne connaissais personne dans ce pays. En sortant de l’aéroport, j’ai pris un taxi et j’ai expliqué au chauffeur que j’étais là pour aider des enfants qui se trouvaient dans des situations désespérées. Je lui ai demandé où je devais aller. Il n’en avait aucune idée, alors nous avons simplement commencé à rouler dans la ville. Il a ensuite suggéré d’aller au monastère catholique, car il avait entendu dire qu’on y aidait des enfants. Je me suis dit que les catholiques n’auraient pas besoin de mon aide, et nous avons poursuivi notre route. Après quelques minutes, l’Esprit m’a murmuré que je devais aller visiter le monastère et, avec réticence, j’ai dit au chauffeur de m’y conduire.

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C’était un grand monastère doté d’une cathédrale. Il y avait là 50 moines qui ont confirmé prendre soin d’enfants. Le père m’a expliqué qu’en Ouganda, si un enfant naît avec une difformité physique ou une incapacité mentale, il est considéré comme une malédiction pour la famille. Les jeunes couples prennent donc leur enfant et l’abandonnent dans un champ où il meurt de faim ou est dévoré par un animal. Les moines cherchent ces enfants abandonnés et les emmènent au monastère où ils s’occupent d’eux pour le reste de leur vie.

Ils m’ont conduit à la maison où habitent ces enfants. J’ai constaté que ces jeunes moines qui prenaient soin de ces enfants étaient de vrais disciples du Christ. Lorsque je leur ai demandé pourquoi ils avaient choisi de faire ce genre de travail pendant toute leur vie, ils m’ont expliqué qu’ils ressentaient que c’était ce que le Seigneur voudraient qu’ils fassent. Ils m’ont clairement fait comprendre que je devais les aider dans cette tâche importante.

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Je suis revenu au Canada et j’ai commencé à recueillir des fauteuils roulants, des béquilles, des couvertures, de la nourriture, des vêtements et tout ce que je pouvais obtenir pour ces enfants. J’ai rempli un conteneur de 40 pieds que j’ai envoyé en Ouganda. Je me suis arrangé pour être de retour au monastère lorsque le conteneur arriverait pour m’assurer que toutes les choses étaient bien remises aux enfants. Je suis arrivé une semaine avant le conteneur et j’ai décidé de rester au monastère et d’aider à prendre soin des enfants en attendant l’arrivée du conteneur. Les moines étaient contents bien que jamais auparavant nul autre que des moines avaient logé au monastère.

Notre journée commençait à 6 h par un simple déjeuner constituer de gruau. Après le déjeuner, nous chargions un camion et nous nous rendions à la maison des enfants. Pendant la journée, nous nourrissions les enfants, nous les lavions et leur faisions faire tous les exercices possibles. Vers 18 h, après leur avoir servi à souper et les avoir couchés, nous retournions au monastère pour la soirée. Après un simple repas, de la soupe et du pain, les moines se retiraient à la cathédrale pour entendre la leçon qu’offrait le père chaque soir.

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Ne voulant pas déranger, je me suis assis à l’arrière de la cathédrale, presque invisible, mais quand même en mesure d’entendre la leçon. Après avoir écouté le père pendant environ 20 minutes, mon cœur gémissait, car ce que j’entendais n’était pas l’évangile pur et simple du Christ. Je me disais que si des jeunes hommes avaient jamais mérité d’entendre la vérité, c’était bien ces moines. J’ai baissé la tête et j’ai prié, demandant simplement à Père céleste de me donner l’occasion de partager l’évangile avec ces moines. J’avais terminé ma prière depuis environ 10 secondes lorsque le père s’est arrêté de parler. Il a levé la tête, m’a vu et m’a demandé : « Frère Paul, aimeriez‑vous nous dire quelque chose? ». Réalisant que ma prière avait été répondue, je me suis avancé et j’ai commencé à enseigné l’évangile du Christ et j’ai continué pendant trois heures, jusqu’à ce que ce soit le temps d’aller au lit. Je leur ai dit que nous devions nous arrêter et ils m’ont demandé de faire la prière. Après la prière, ils ont demandé si je pouvais continuer à leur enseigner le lendemain matin. Lorsque j’ai accepté, ils ont dit qu’ils seraient prêts à 5 h, et ils l’étaient.

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Nous avons continué les séances d’enseignement chaque soir et chaque matin jusqu’à ce que le conteneur arrive. Après avoir distribué toutes les choses, ils m’ont demandé si nous pouvions nous rencontrer encore une fois avant mon départ. « Nous voulons vous dire ce que nous avons ressenti lorsque vous nous avez enseigné ». Je leur ai expliqué que c’est ce qu’on appelle une réunion de témoignage, que nous avons ensuite tenue. Ils m’ont remercié de leur avoir présenté l’évangile de Jésus‑Christ comme ils ne l’avaient jamais entendu.

Le lendemain, c’était le dimanche de Pâques, le jour où l’on célèbre la plus importante messe dans l’Église catholique. Le monastère et la cathédrale étaient pleins à craquer, plusieurs milliers de personnes assistant à la cérémonie. Des gens s’entassaient partout, dans les allées des jardins et même dans les terrains de jeux. Je voulais être témoin d’un tel événement, mais je ne pouvais pas m’approcher tout près de la cathédrale. J’ai trouvé un banc dans une cour extérieure et je m’y suis assis, portant chemise blanche et cravate. La messe a commencé par l’administration de la communion, et beaucoup de personne désiraient y participer. Pendant cette ordonnance, un des moines m’a repéré et m’a dit : « Qu’est‑ce que vous faites là? ». J’ai répondu que je ne voulais pas m’imposer, mais que je voulais seulement assister à une messe catholique. Il m’a dit d’être très silencieux et de le suivre. Marchant derrière lui pendant qu’il se frayait un chemin vers la cathédrale, j’étais heureux de constater que je pourrais voir bien mieux.

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Il m’a conduit jusqu’à un des gros piliers sur le côté de l’entrée et m’a dit de rester là. J’étais content. Le père a fini de donner la communion et est allé sur l’estrade pour donner son sermon de Pâques. Lorsqu’il a été rendu, il a annoncé à l’immense congrégation que cette année, le message de Pâques serait donné par frère Paul et, à ma grande surprise, il m’a fait signe de m’avancer. Me tenant devant cette grande assemblée, j’ai pris une respiration profonde et j’ai parlé de la vie et de la mission de Jésus‑Christ et de son rôle en tant que Sauveur et rédempteur du monde. J’ai rendu mon témoignage et j’ai terminé au nom du Sauveur. Tout ça en réponse à une simple prière.